La crise actuelle de l’économie tunisienne n’est pas inquiétante, et d’autres pays dans le monde connaissent des crises encore plus graves. C’est en tout cas l’avis de l’ancien ministre des Finances (2011), Jaloul Ayed, qui s’exprimait lors d’un séminaire sur le thème “Où va l’économie tunisienne” organisé samedi 18 juin.
Selon lui, la Tunisie a besoin de l’investissement privé national et étranger pour pouvoir sortir de cette crise, et que l’investissement public prévu dans le cadre du budget de l’Etat (5 milliards de dinars) n’est pas suffisant pour relancer la croissance. Le gouvernement demeure incapable de mettre en oeuvre les projets de développement en raison de la faiblesse des financements prévus dans le cadre du budget de l’Etat (29 milliards de dinars), dont une bonne partie est destinée au paiement des salaires et au remboursement des dettes, a-t-il expliqué lors de ce séminaire organisé par le Centre d’études “Islam et démocratie”, think tank proche du mouvement Ennahdha.
Il a souligné l’importance du rôle du secteur bancaire et financier, particulièrement le marché boursier dans le financement de l’économie nationale, appelant à introduire des réformes sur le cadre législatif et financier, ce qui nécessite des décisions politiques. Des législations datant du “temps de Ben Ali” (ancien régime) empêchent l’accès des privés à 25 secteurs, ces législations ont été adoptées pour protéger des intérêts privés, a-t-il dit.
Ayed a en outre expliqué la dégringolade du dinar tunisien par rapport aux principales devises (dollar, euro) par la faiblesse des échanges commerciaux de la Tunisie avec l’étranger recommandant le renforcement de l’exportation, de la production et notamment la productivité.