Le ministre de la Fonction publique, de la Gouvernance et de la Lutte contre la corruption, Kamel Ayadi, a indiqué que “la stratégie de lutte contre la corruption du ministère s’appuie sur la réforme et le contrôle plutôt que la dissuasion et la sanction”. Cette stratégie est à 70% préventive, à 20% répréhensible et à 10% réformiste, a-t-il expliqué, à l’occasion de son audition, lundi 20 juin, par la Commission de la réforme administrative, de la bonne gouvernance, de la lutte contre la corruption et le contrôle de la gestion des fonds publics.
Selon le ministre, “opter pour la dissuasion et la sanction au sein de l’administration publique peut provoquer une crise et freiner le rendement et la productivité du fonctionnaire qui, dans la crainte, ne remplit plus son rôle convenablement”.
Kamel Ayadi évoque également les nouveautés contenues dans le projet de loi sur la protection des dénonciateurs de la corruption soumis à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) qui incrimine l’absence de dispositions concernant la prévention de la corruption. “L’absence d’une politique de prévention est un indicateur de présence des risques de corruption”, a-t-il fait remarquer, affirmant que la prévention est la base de la stratégie de lutte contre ce fléau. Il s’agit pour ce faire de mettre en place des mécanismes juridiques adéquats à l’instar de la loi relative à l’accès à l’information et la loi de protection des dénonciateurs.
Le ministère s’attèle actuellement à la préparation de lois favorisant la prévention de la corruption portant notamment sur la publication des placements financiers et l’enrichissement illicite. “La lutte contre la corruption n’est pas seulement l’affaire du ministère de la Fonction publique, mais également celle de tous les ministères, institutions et composantes de la société civile”, a-t-il dit.