Huile d’olive tunisienne : A nous deux l’Amérique!

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Les USA sont le premier importateur d’huile d’olive conditionnée tunisienne. La Tunisie est l’invitée d’honneur du Salon de l’alimentation de New York en ce mois de juin. L’objectif est de conforter le leadership commercial de l’huile tunisienne sur le marché américain.  

Nos exportateurs d’huile d’olive iront en masse au summer Fancy food show de New York. Il s’agit du plus grand salon commercial de l’alimentaire en Amérique: 2.550 exposants et 45.000 visiteurs professionnels y sont attendus. La Tunisie y occupera un stand de 400 m2, soit une superficie à la hauteur de nos ambitions.

Sur les 35 exposants tunisiens, les exportateurs d’HO seront au nombre de 17. Le plus gros du bataillon de cette mission s’attelle à conforter la position de leader sur ce marché qui absorbe 20% des ventes d’huile d’olive à l’international. C’est Zakaria Hamad, ministre de l’Industrie, qui présidera la mission commerciale qui s’y rend.

A souligner que le marché américain est le premier importateur d’huile d’olive au monde et que 90% de ses importations proviennent essentiellement de trois pays, à savoir l’Italie, l’Espagne et la Tunisie.

Par ailleurs, les exportations tunisiennes en Amérique ont quadruplé en volume, sur les cinq dernières années. Ces chiffres nous renseignent sur l’importance de notre challenge.

L’huile d’olive et la haute compétition

Les exportateurs feront les choses en grand, à cette édition 2016, étant donné que la Tunisie est élevée au rang de “partenaire de la foire“. Et, pour donner plus de panache à cette participation, ils recevront le concours précieux d’une star de la haute compétition. Ainsi, Salah Mejri vedette de Mavericks, le club de basket de Dallas, glorieuse formation de la prestigieuse Fédération du championnat professionnel de Basket, la célèbre NBA, sera le porte-drapeau de l’huile tunisienne lors de cette manifestation.

Cette alliance entre la haute compétition et l’huile d’olive soulignera davantage le slogan de notre HO nationale ‘’So tasty, so healthy’’ (Si savoureuse, si saine). Rappelons à cette occasion que les frais de participation seront en grande partie prélevés sur le Fonds de promotion de l’huile conditionnée (FOPROHOC), qui est alimenté par le prélèvement d’un quota de 0,5% sur les exportations en vrac. Le fonds a recueilli une trésorerie de 1,6 MDT en 2015 dont il affecte 0,7 MDT aux dépenses de foires tel les SIAL français et chinois.

Le coup de main de USAID

Le ministère de l’Industrie a une préférence marquée pour les salons professionnels, pour faire la promotion des exportations tunisiennes. Le choix est légitime car ce sont les espaces où l’on rencontre la plus grande concentration d’ordonnateurs.

On y trouve les responsables de centrales d’achats, les commerçants et traders, ainsi que les acheteurs de supermarché, le gotha de la profession en somme. Le contact direct avec les ordonnateurs permet d’éviter les tracas des campagnes de publicité, qui sont si couteuses. Celles-ci pourraient être initiées, en opération de soutien en B to C quand il s’agira de pousser les clients américains à la consommation. Pour l’instant l’HO tunisienne est davantage en phase de pénétration du marché. Et d’ailleurs l’USAID lui a prêté un précieux concours. En effet, un budget a été attribué à la Tunisie dans le cadre de Business Reform and Competitiveness Project “BRCP“.

Ce fonds a servi une double mission.

Au plan technique ce budget a aidé les exportateurs à se conformer aux exigences de la Food & Drug Administration et notamment à sa réglementation ‘’Food Safety Modernization Act’’ pour obtenir une HO conforme aux dispositions sur la sécurité alimentaire US. Et, au plan commercial, le projet a permis de préparer les contacts avec les meilleurs ordonnateurs américains. La Tunisie entend communiquer sur l’excellence pour apaiser les importateurs américains, ce qui est le meilleur investissement en la matière.

Se hisser au rang de premier exportateur mondial

Les exportateurs d’HO nourrissent l’ambition de faire de la Tunisie le premier exportateur d’HO du monde. Abdesselam Loued, président du groupe du même nom, spécialisé dans l’exportation d’huile d’olive, l’exprime en termes clairs. Il considère qu’une extension soutenue de notre oliveraie nationale, nous y conduirait. Près de 4 millions de pieds d’oliviers son plantés annuellement par les particuliers. Il considère que l’Etat peut à son tour, en planter 10 millions chaque année sur des terres qui lui appartiennent dans le nord-ouest et le sud-ouest, les deux régions les plus indiquées.

Les surfaces en question seraient à conquérir, non sur des terres nobles, mais sur des superficies gagnées par la petite végétation improductive, sans déforestation. Sa préférence va pour les variétés d’oliviers irrigués. Il s’agit là d’atténuer la saisonnalité de la récolte. En effet l’olivier alterne la récolte sur trois ans.

Une bonne est suivie par une moyenne, l’année d’après et enfin une basse, la troisième année. L’irrigation permet de rehausser donc le rendement annuel et de maintenir le palier de production nationale. A ce rythme, il considère que la Tunisie se hissera de quatrième au rang de deuxième producteur du monde et passera de second à premier exportateur. La contrainte de la capacité de production peut toutefois être momentanément détournée si la Tunisie autorise ses exportateurs à acheter de l’étranger et à faire des coupages avec les huiles nationales et les réexporter. C’est ce que font l’Italie et l’Espagne.

Abdesselam Loued reconnaît que cette solution a commencé à être explorée et que les autorités tunisiennes ne considèrent plus comme tabou d’importer de l’huile de qualité pour la réexporter sous label national. L’or vert est un filon. Les exportations d’huile en 2015, à la faveur d’une conjoncture internationale qui nous était favorable, nous ont ramené la coquette somme de 2 milliards de dinars. Cela nous a tiré d’affaires. Alors, explorons ce filon, à son optimum.