Au cours de la communication financière organisée par la BNA, le vendredi 24 juin 2016 au siège de la Bourse de Tunis, Habib Ben Hadj Kouider, directeur général de la BNA, a souligné que la banque sera désormais au rendez-vous d’une communication régulière après une absence de quatre ans.
Pour Habib Ben Hadj Kouider, «il n’y a pas une banque publique et une banque privée, il y a une banque» et la BNA vise la réalisation d’indicateurs dans les normes du secteur. Le DG de la BNA s’est notamment félicité de la présentation des indicateurs d’activités et des états financiers de l’exercice 2015 dans les délais, ave une AGO qui aura lieu le 29 juin.
Résultats 2015
Pour le DG, 2015 a été une année difficile, mais bonne en dépit d’une baisse importante du résultat net à 25,4 MDT en 2015 contre 50,8 MDT en 2014 (-50,1%).
Le Produit Net Bancaire (PNB) a atteint 335,3 MDT en baisse de 3,9% en raison d’une régression de la marge nette d’intérêts (-27,3 MDT). Pour améliorer ses marges, la banque « vise le développement de nouveaux produits ainsi que la banque de détails fort génératrice de commissions ». La direction de la banque note que ce niveau de PNB place la BNA en 2e position dans le classement des banques tunisiennes.
Dans le cadre de l’assainissement de ses créances classées, la banque a renforcé la couverture de ses créances compromise, après un audit poussé, par des provisions. Les dotations aux provisions de l’exercice 2015 ont atteint un total de 268,1 MDT contre 167,8 MDT en 2014.
Les états financiers de l’exercice 2015 ont été également impactés par la cession d’une partie de la participation de la BNA au capital de la SFBT, une opération qui rentre dans le cadre de l’application du Business Plan 2014 et qui a générée, en 2015, une plus-value de cession de 93,8 MDT. La cession des actions SFBT vont se poursuivre en 2016 et 2017.
Interrogé par WMC sur les ratios de productivités de la banque en comparaison avec le secteur (PNB/nombre d’agences -170-, PNB/Effectif -2706), Habib Ben Hadj Kouider a rappelé que selon le Business Plan 2014, la BNA est en retrait de 25 à 30% par rapport aux chiffres du secteur, estimant que cela donnera à la banque une marge de manœuvre pour les prochains exercices.
Il a également souligné que la BCT suit de près les ratios de liquidité (48,37% en 2015 par rapport à une norme sectorielle de 60%) et de solvabilité de la banque (10,7%), précisant que la banque devrait être dans les normes à fin 2016.
La BNA dans le classement des banques
– 2e par le PNB, après la BIAT
– Capitaux propres : 1ère banque devant la STB et la BIAT
– Encours des crédits : 1ère devant la BIAT
-Structure des engagements : 72% secteur privé, particuliers 15% et Entreprises publiques 13%
Vers la transformation de la BNA
La BNA met en place un plan de transformation de la banque à même de renforcer sa compétitivité et à améliorer sa gouvernance, Habib Ben Hadj Kouider a notamment annoncé la mise en place d’une politique RH capable de soutenir, piloter et réussir le programme de transformation de la banque.
L’objectif étant également de renforcer sa solidité financière, notamment par l’améliorant de son processus de gestion du risque clients.
Au sujet de la forte exposition de la BNA aux risques liés à des entreprises publiques, le DG de la banque a précisé que sur certains engagements l’Etat reste garant d’entreprises telles que la STIR ou l’office des céréales. La direction de la banque s’emploi à assainir ses créances classées et à réduire son exposition aux risques liés aux entreprises publiques, surtout que le secteur bancaire s’attend à une augmentation des impayés en 2016.
Objectifs du Business Plan 2016-2020
– Total Bilan : +7,8% par an
– Créances sur la clientèle : +5% par an
– Dépôts de la clientèle : +8% par an
– Produits d’exploitation bancaire : +8% par an
– PNB : +8,3% par an
Système d’information
Talon d’Achille de certaines banques tunisiennes notamment publiques, la BNA doit composer avec pas moins de trois plates formes séparées, basées sur des technologies différentes et une résistance au changement qui expliquerait les délais exagérément longs dans l’implémentation du nouveau système d’information.
Le nouveau DG s’est dit décidé à gagné du temps dans le choix et la mise en place d’une solution de Global Banking, dont le coût a été estimé à 65 MDT.