Des membres de la commission de la réforme administrative, de la bonne gouvernance, de la lutte contre la corruption et de contrôle de la gestion des deniers public à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) ont appelé, lundi 27 juin, à l’ouverture d’une enquête sur le marché lancé par Tunisie Telecom pour l’acquisition des parts dans le capital de l’opérateur maltais “Go Malta”.
Certains députés ont soulevé des questions sur la transparence de l’opération. Quant au député Imed Daimi, il a exprimé son étonnement de voir Tunisie Telecom, dont les dettes au titre de l’année 2015 s’élèvent à 80 MDT, prendre l’initiative d’investir à Malte “sans mener les études d’impacts nécessaires pour l’évaluation des risques”. Alors on peut dire soit M. Daimi fait preuve d’ignorance absolue de la gestion d’une entreprise, soit il fait du populisme. Sinon comment soutenir qu’une entreprise endettée ne peut pas emprunter pour investir. C’est pourtant un raisonnement économique de bon sens!
Pour répondre aux interrogations des députés, le PDG de Tunisie Telecom, Nizar Bouguila, a tenu à préciser un certain nombre de points.
Tout d’abord, M. Bouguila a souligné que «ce marché s’inscrit dans le cadre du programme stratégique de Tunisie Telecom», c’est-à -dire donner naissance à un opérateur transméditerranéen dans la rive sud…».
Concernant la valeur du crédit que l’opérateur national compte contracter, explique le PDG de Tunisie Telecom, elle varie entre 195 et 200 millions d’euros sans garantie de l’Etat.
Ensuite, il soulignera qu’il s’agit d’acquérir une part oscillant entre 60% et 70% du capital de l’entreprise Go Malta, qui possède deux filiales en Grèce et Chypre. C’est le deuxième opérateur de téléphonie mobile à Malte derrière Vodaphone, avec 400.000 clients, et une part de marché dans les services Internet de l’ordre 51%.
M. Bouguila dira également aux parlementaires que le groupe maltais réalise des bénéfices annuels de l’ordre de 13.5 millions d’euros, outre un chiffre d’affaires consolidé de l’ordre de 150,2 millions d’euros.
Tunisie Telecom cherche à travers ce marché à tirer profit de l’expertise du groupe maltais dans les services de la quatrième génération 4G de la téléphonie mobile et à accroître sa compétitivité dans les nouvelles applications ainsi qu’à garantir des gains lui permettant de contrecarrer la concurrence sur le marché de télécommunication.
Concernant Emirates Telecom, le PDG de Tunisie Telecom a souligné que le marché a été conclu sans la participation de ses représentants dans le conseil d’administration et que l’opération a été étudiée par plusieurs commissions avec la participation des ministères des Finances, de l’Investissement et des Technologies de la communication et de l’Economie numérique.
Enfin, M. Bouguila a rappelé que le partenaire émirati a exprimé depuis trois années sa volonté de quitter le secteur des télécommunications, affirmant que la situation financière de Tunisie Telecom s’est amélioré en 2016, de ce fait, elle est capable de rembourser le crédit qu’elle va contracter pour conclure ce marché.
