Le grand mouvement d’ambassadeurs français a surpris par son ampleur mais aussi par certains nouveaux arrivants, décidé fin juin 2016 en conseil de ministres. D’abord pour le nombre, 54 en une fois, c’est sans précédent, dont 40% de femmes en première nomination, lit-on sur le site fr.news.yahoo.com.
Pour Tunis, où va s’installer début septembre –sous réserve d’un agrément des autorités tunisiennes, qui ne fait cependant guère de doute– Olivier Poivre d’Arvor, 58 ans, écrivain, homme de théâtre et brillant représentant d’une diplomatie culturelle où il fit une bonne partie de sa carrière.
«Nul ne conteste les capacités d’organisateur et le dynamisme de celui qui fut notamment directeur du Centre culturel d’Alexandrie (1988-1990), puis de Prague (1990-1994) et de Londres (1994-1999) avant de diriger l’Association française d’action artistique dépendant à la fois du Quai d’Orsay et du ministère de la Culture», écrit le site.
Toujours selon la même source, certains «… s’interrogent sur la pertinence du choix d’un diplomate sans expérience politique, économique et sécuritaire dans un pays frappé plusieurs fois par de spectaculaires attentats djihadistes, limitrophe d’une Libye dans le chaos et d’une Algérie à haut risque».
Dans cet ordre d’idées, le site rappelle qu’au prorata de sa population, «la Tunisie est le principal fournisseur de volontaires étrangers pour l’organisation Etat islamique». C’est pour cette raison que «… les autorités tunisiennes auraient préféré un diplomate mieux rodé alors même que, cinq ans après la révolution, la démocratie reste fragile, menacée par les tensions politiques et sociales sur fond de misère et de chômage chronique, notamment dans le sud du pays».
A la suite de ce qui précède, nous nous interrogeons, pour notre part, si la France est réellement décidée à accompagner la Tunisie dans son développement économique et dans sa lutte contre le terrorisme. La question mérite d’être posée, car notre traverse une situation économique et sécuritaire des plus difficiles de son histoire.