Initiative du ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfance, le projet de loi organique sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes a été validé par le Conseil des ministres lors d’une réunion tenue, mercredi 13 juillet, à Carthage, sous la présidence du chef du gouvernement, Habib Essid.
De récentes études ont fait ressortir la propagation du phénomène de la violence à l’égard des femmes. C’est ainsi que 47,6% des femmes ont été victimes d’une forme de violence, 53,3% ont subi une agression dans l’espace public et 93% des enfants ont été victimes de la violence au sein de la famille.
S’inscrivant dans le droit-fil des dispositions de l’article 46 de la Constitution de 2014, ce projet de loi vise à décréter des mesures susceptibles d’éradiquer toutes les formes de violence fondée sur le genre social, à garantir la parité homme-femme et à respecter la dignité humaine.
Ce projet de loi prévoit intégrer le thème de lutte contre la violence et les pratiques discriminatoires à l’égard des femmes dans les programmes éducatifs et de formation, offrir la protection juridique et garantir le droit au suivi médical, psychologique et l’accompagnement social des femmes victimes de la violence.
D’après la ministre de la Femme, Samira Merai, la lutte contre la violence à l’égard des femmes est “une responsabilité sociétale commune”, et que cette loi s’inscrit dans le cadre de la stratégie nationale de lutte contre la violence pour changer les mentalités et les comportements et instaurer une culture contre la violence.
La propagation du phénomène de la violence est due aux lacunes et insuffisances constatées au niveau des textes de loi en vigueur, notamment au niveau de l’application des mesures de prévention, de protection, de criminalisation et de répression de la violence, a estimé la ministre, appelant à une mobilisation nationale en vue soutenir ce projet de loi.
Pour Merai, la loi est le fruit d’une étroite collaboration et concertation entre les structures gouvernementales, les composantes de la société civile, les organisations internationales et des experts spécialisés dans ce domaine.