Selon l’association “SOS Biaa”, le flux continu des eaux usées et celles industrielles a provoqué l’intensification de la pollution des plages dans les gouvernorats du Grand Tunis, Nabeul et Sousse en 2016, réfutant donc le classement effectué par le ministère de la Santé au début du mois de juin 2016, lequel a indiqué l’amélioration de la situation et la diminution du nombre de plages polluées de 35 auparavant à 19 actuellement.
Le président de cette association, Morched Garbouj, a précisé lors d’une conférence de presse, tenue au siège du syndicat des journalistes à Tunis, le mardi 19 juillet, que SOS Biaa a procédé en mars et mai 2016 à des analyses de laboratoires dans certaines zones du Golfe de Tunis (Oued Méliane, Canal Khalij, Oued El BEy et les plages de Soliman, Radès et Raoued). Ces analyses ont révélé la pollution des eaux des plages et la non-conformité aux normes tunisiennes (NT 106.02), outre l’existence à un taux élevé des bactéries nocives pour la santé (coliformes fécaux, streptocoques et salmonelle…).
Garbouj a également dénoncé la mauvaise intention du ministère de l’Environnement et du Développement durable de dissimuler la réalité de la pollution, ajoutant que les autorités concernées n’ont pas pris les mesures nécessaires pour atténuer les points noirs sur les plages polluées, d’autant plus que ce département a opté pour les digues temporaires afin de séparer entre les oueds pollués et les plages avoisinantes, pendant la saison estivale.
Il a appelé à la nécessité de “créer un observatoire indépendant pour le contrôle de la pollution sur les différentes plages du pays”, recommandant d’adopter un nouveau classement de leur qualité.
Pour le président de l’association de la protection de la ville de Hammam-Lif, Ridha Achour, “l’Office national de l’assainissement est le premier responsable de la pollution des plages, en injectant des eaux usées dans la mer, sans oublier le déversement des eaux polluées par les industriels.
Il a mis l’accent sur l’impératif de prendre les mesures qui s’imposent pour les sanctionner et mettre fin à la violation des droits des citoyens à la santé et à un environnement sain.
D’après lui, le ministère de l’Environnement a obtenu auprès des bailleurs de fonds un crédit de 180 MDT pour le nettoyage du lac de Bizerte, un autre de 100 MDT en faveur du Lac de Oued Méliane et un crédit de 140 MDT consacré à la station d’assainissement d’El Attar, outre l’allocation de 45 MDT obtenus auprès du Fonds de lutte contre la pollution.
Dans ce cadre, Acchour annonce le lancement d’une campagne sous le signe “comme nous nous sommes baignés, nos enfants ont aussi le droit de se baigner”, en collaboration avec la coordination des associations de tout le pays pour exercer une pression sur l’autorité centrale à l’effet de trouver des solutions radicales à la pollution des plages tunisiennes.