Le chef du gouvernement Habib Essid “a opté pour le recours aux institutions et à la Constitution pour préserver le processus démocratique en sollicitant officiellement un vote de confiance pour son gouvernement à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP)”. C’est ce qu’a déclaré Dhafer Neji, chargé de la presse et de la communication à la présidence du gouvernement.
“Le chef du gouvernement a adressé à l’ARP, mercredi 20 juillet, une correspondance pour soumettre au Parlement une demande de vote de confiance pour son gouvernement conformément aux dispositions de l’article 98 de la Constitution et l’article 150 du règlement intérieur de l’Assemblée”, a-t-il précisé à l’agence TAP.
Au sujet de la demande d’une séance de dialogue de l’ARP avec le gouvernement formulée par le bureau de l’ARP, Néji a affirmé que le chef du gouvernement “refuse ce recours et juge qu’il est préférable d’aller au Parlement pour solliciter un vote de confiance”.
Une source informée de l’ARP a confirmé à l’agence TAP que le Parlement a reçu mercredi une correspondance du chef du gouvernement sur la question du vote de confiance et le bureau de l’Assemblée a décidé de tenir une réunion jeudi pour fixer une réunion plénière sur cette requête.
Du coup, l’ARP a annulé la plénière qui devait se tenir vendredi prochain avec le gouvernement et elle devrait fixer une séance de vote sur la confiance au cours de la semaine prochaine, indique-t-on de même source.
Le bureau de l’Assemblée des représentants du peuple, réuni, mardi, a décidé la convocation d’une séance de dialogue avec le chef du gouvernement, Habib Essid, vendredi 22 juillet, avait indiqué mardi Mongi Harbaoui, assesseur du président de l’ARP, chargé de la communication.
Dans une déclaration à l’agence TAP, Harbaoui avait ajouté que cette décision a été prise à l’issue d’un vote des représentants des groupes parlementaires présents à la réunion. Il avait précisé que les groupes parlementaires Nidaa Tounes, Union patriotique libre et social-démocrate ont voté en faveur de la tenue de la séance de dialogue, alors que le groupe du Front populaire a refusé la convocation du chef du gouvernement. Le bloc d’Ennahdha s’est abstenu de voter.
De son côté, Hatem Ferjani, député de Nidaa Tounes, avait estimé mardi que la Constitution autorise les députés de l’Assemblée à convoquer le gouvernement pour une séance de dialogue mais elle peut être remplacée par une séance de vote de confiance, si le chef du gouvernement le sollicite, avant la séance de dialogue prévue vendredi.
Le chef du gouvernement avait affirmé, lundi 18 juillet, avoir convenu avec le président de la République, Béji Caïd Essebsi, d’accélérer le passage à la deuxième phase de l’initiative présidentielle sur la formation d’un gouvernement d’Union nationale. “Le passage à la 2e phase de l’initiative présidentielle est prévu pour le début de la semaine prochaine au plus tard”, a-t-il ajouté dans une déclaration retransmise par la première chaîne nationale.
Essid a assuré que “le passage au Parlement ne signifie pas un attachement au pouvoir, et que la priorité doit être accordée à l’intérêt supérieur du pays”.
L’article 98 alinéa 2 de la Constitution tunisienne stipule que “le chef du gouvernement peut solliciter à l’ARP un vote de confiance pour la poursuite de sa mission. Le vote se déroule à la majorité absolue des députés de l’Assemblée (109). Le gouvernement est démissionnaire s’il n’obtient pas la confiance de l’ARP”.
Les concertations sur l’initiative de formation d’un gouvernement d’union national, lancée par le président de la République en juin dernier, a abouti à la signature de “l’accord de Carthage” le 13 juillet fixant les priorités du futur gouvernement, rappelle-t-on. Le document a été signé par les partis de Nidaa Tounes, Ennahdha, l’UPL, Afak Tounes, le Projet de Tunisie, le mouvement Echaab, l’Initiative Destourienne, le Parti Républicain et la Voie Démocratique et Sociale ainsi que trois organisations nationales (Union générale tunisienne du travail, Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat, Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche).