Le ministère du Commerce a décidé de réduire le quota annuel d’importation de véhicules par les concessionnaires de 60.000 en 2015 à 50.000 en 2016.
Une telle décision va encourager les travailleurs tunisiens à l’étranger d’importer le maximum de voitures durant cette période estivale. La récente forte dépréciation du dinar par rapport à l’euro va jouer énormément en leur faveur.
En somme, de très belles affaires en vue pour nos émigrés.
Pour le gouvernement, l’importation des véhicules par les Tunisiens à l’étranger est moins onéreuse, et ce pour deux raisons. Premièrement, elle n’affecte pas la balance commerciale dans la mesure où elle ne suppose des sorties de devises. Deuxièmement, elle porte le plus souvent sur des véhicules utilitaires que le gouvernement considère comme des biens d’équipement indispensables pour la l’économie du pays.
Les concessionnaires ne l’entendent pas de cette oreille. Ils sont opposés à l’explosion de ce marché informel qui va importer cette année plus de 30.000 véhicules sur des besoins annuels estimés au plan national entre 80 et 85.000, selon la Chambre des concessionnaires automobiles relevant de l’UTICA.
Pour défendre leurs intérêts, les concessionnaires ne ratent aucune opportunité pour rappeler que le marché parallèle est un marché plein de risques pour le consommateur et pour l’Etat. C’est un marché qui n’obéit à aucune règle: non-paiement d’impôts, non-respect de la qualité du service après-vente, importation de voitures non conformes aux normes spécifiques des voitures importées en Tunisie, ce qui, de nature, rend plus cher leur entretien.
Par-delà l’argumentaire des uns et des autres, il semble qu’un bras de fer s’annonce entre les concessionnaires et le ministère du Commerce.
Affaire à suivre