Le problème des Tunisiens est qu’ils détestent l’administration mais aiment la fonction publique. Ils détestent être maltraités mais rêvent d’être du côté de ceux qui les maltraitent.
Quand ils y sont, ils s’installent dans le déni, ne reconnaissent plus le mal dont souffrent leurs compatriotes et eux-mêmes quand ils s’adressent à d’autres fonctionnaires et justifient par tous les moyens la médiocrité de leurs performances.
Il faut que le prochain gouvernement s’attaque à ce mal fondamental. Il doit réduire le poids de la fonction publique. C’est ce que je ferais en priorité si j’étais aux responsabilités.
Trois mécanismes sont à la disposition du décideur public. Les départs à la retraite non remplacées, les départs volontaires et la privatisation de certains services non fondamentaux. Trois politiques volontaristes qui ont besoin d’hommes et de femmes qui ont des convictions et une vision.
Moins de fonctionnaires signifie moins de salaires à distribuer, donc moins d’impôts à prélever et donc plus de ressources pour les Tunisiens.
La baisse de la masse salariale signifie aussi moins de dépenses inutiles et plus de moyens consacrés aux projets d’investissement et donc plus d’emplois.
Quand on parle de courage politique et de main qui ne tremble pas, cela consiste à tenir ce discours et à dire ces vérités. Elles ne plaisent pas à tout le monde mais elles sont salutaires pour le pays.
Gérer un pays n’est pas synonyme de participation à un concours de beauté.