Le secrétaire général adjoint de l’UGTT, Bouali Mbarki, estime que si l’on réduit de 50% les importations de prêt-à-porter, on pourrait impulser la production nationale et créer près de 10.000 emplois.
S’exprimant en marge de l’ouverture d’une conférence syndicale sur le secteur du textile tunisien, qui se tient les 3, 4 et 5 août 2016 à Hammamet, Mbarki n’a pas manqué d’accuser les les gouvernements successifs d’avoir autorisé des importations intensives de prêt-à-porter et n’ont pas stoppé la prolifération du commerce parallèle et de la contrebande, ce qui a conduit à une situation de crise dans un secteur sinistré, qui a vu ses marchés inondés, des milliers de travailleurs licenciés et plusieurs entreprises fermer.
De ce fait, il lance déjà un appel au prochain gouvernement à prendre des mesures d’urgence pour réformer et sauver le secteur, dans le cadre d’une stratégie claire à même de protéger le produit local, comme c’est le cas dans plusieurs pays.
Pour ce faire, il est indispensable de réduire les importations, notamment en provenance des pays qui ne respectent pas les accords commerciaux et ne permettent pas l’accès du produit tunisien à leurs marchés. C’est le cas notamment de la Turquie, dont le volume de produits écoulés sur le marché tunisien a été multiplié par douze depuis 2011.
De son côté, le secrétaire général de la Fédération générale du textile, de l’habillement, du cuir et de la chaussure (affiliée à l’UGTT), Habib Hazemi, a souligné que le secteur résiste encore, en dépit des difficultés réelles qu’il rencontre… “Inonder le marché avec des produits importés ou de contrebande est une stratégie bien orchestrée par les lobbies des dollars, au plan interne et externe”, a-t-il accusé.
Il a souligné l’importance de revoir et développer les stratégies de protection du secteur en donnant la priorité au produit tunisien et en l’aidant à assurer la qualité et le prix adéquats.
Hazemi rappelle du reste que sa Fédération avait lancé la campagne “porte du tunisien”, se disant étonné par la rétivité des professionnels du secteur et dénonçant là des “manœuvres tactiques” et une “allégeance au capitalisme sauvage”.