Selon le site web telecompaper.com en date du 29 juillet 2016, Orange Tunisie aurait annoncé le démarrage d’un projet pilote pour un compteur intelligent pour le compte de la STEG (Société tunisienne d’électricité et du gaz).
Ce projet pilote portera sur 100 compteurs installes dans des sites domestiques et fera l’objet d’un essai de 6 mois. A terme, le marché potentiel en Tunisie serait de 4 millions de compteurs pour la STEG.
Il faut savoir que la Tunisie est l’un des rares pays en Afrique à n’utiliser que des compteurs postpayé avec un relevé manuel.
D’ailleurs, la STEG est confrontée à 3 défis majeurs: un impayé très important et qui ne cesse d’augmenter, notamment pour les clients résidentiels, un relevé manuel qui nécessite plus de 2000 agents -avec des moyens logistiques-, un risque d’erreur, donc un coût de gestion très élevé-, et enfin un risque de vol d’électricité par les clients.
Les compteurs intelligents permettent une télérelève en temps réel, une télégestion, avec possibilité de couper l’alimentation ou de la rétablir à distance, une télésurveillance.
Ces compteurs prépayés vont fonctionner sur le modèle des abonnements GSM des opérateurs téléphoniques, ce qui conduit à la réduction des impayés, à la maîtrise de la consommation.
Certains pays africains ont depuis longtemps franchi un palier supplémentaire en ce sens, et même mis un minimum d’électricité sociale (MES), permettant d’alimenter le foyer d’un abonné en électricité de manière réduite, même lorsque son compte est néant. Ce qui permet d’assurer un éclairage minimal de 1 ou 2 lampes, et éviter de créer de problèmes sociaux, telle que la pénalisation des élèves ou des étudiants durant leur révision ou la préparation des devoirs scolaires.
La STEG et la Tunisie ont donc un retard immense à combler dans ce domaine, sachant que le mode de paiement postpayé a été abandonné dans plusieurs pays africains et même en Europe.
Nous apprenons également que ce type de “compteur intelligent“ a été développé en prototype en Tunisie par des start-up comme Alphatec, implantée dans la Technopole de Mghira, ou par des industriels comme la SIALE, implantée à Grombalia et qui travaillerait déjà sur un compteur de 3ème génération avec des partenaires étrangers depuis plusieurs années.
Si la STEG adopte ce type de solution prépayée, ceci pourrait créer une nouvelle industrie en Tunisie pour alimenter la STEG, mais aussi pour exporter dans certains pays d’Afrique subsaharienne, où les besoins annuels en compteurs sont estimés à plus de 100 millions d’unités d’ici 2030.