Créé par la CDC et BPI France, et géré par le tandem Africinvest/Siparex, ce fonds a déjà plusieurs projets d’investissement dans le pipe, dans des sociétés tant tunisiennes que françaises, désireuses de franchir la Méditerranée pour s’ouvrir de nouvelles perspectives de développement en Tunisie ou en France.
Six mois après le premier closing, le Fonds de Co-localisation franco-tunisien (FCFT) est bien lancé. Ce nouveau véhicule, géré par Africinvest et Siparex, a en effet au moins quatre projets dans le pipe. En plus des deux premiers projets dont l’étude a commencé bien avant le lancement officiel du fonds en février 2016, deux autres sont déjà dans le viseur des équipes du tandem tuniso-français. Le premier est dans le secteur des technologies de l’information et de la communication et est porté, selon Aziz Mebarek, directeur général d’Africinvest et co-gestionnaire du Fonds, par «une société tunisienne ayant des sponsors tunisiens et qui cherche à développer ses activités en France».
Le deuxième projet d’investissement du FCFT concerne «une entreprise française, qui est une très grande réussite, qui voudrait créer des centres de production en Tunisie, puis un ancrage afin d’y commercialiser ses produits». Ces deux entreprises ont été sélectionnées parce qu’elles répondent aux critères sur la base desquels les investisseurs en private equity sélectionnent celles dans lesquelles ils prennent des participations, à savoir qu’«elles sont rentables et ont un gros potentiel de croissance», souligne le directeur général d’Africinvest.
En février 2016, au moment de son démarrage, le Fonds de co-localisation franco-tunisien avait jeté son dévolu sur deux sociétés venant d’univers totalement différents. La première vient du monde du tourisme: Voyamar Groupe Marietton dans lequel le Fonds investit et qu’il va accompagner dans son développement à l’international et plus particulièrement en Tunisie où l’opérateur touristique français projette de transformer des hôtels en villages de vacances.
Le deuxième investissement sera réalisé dans la société Menuiserie Aluminium du Sud (MAS). Créée en 1985 et contrôlée par Mohamed Amous, cette entreprise s’est construit au fil des ans une solide réputation en Tunisie et à l’étranger, notamment au Maghreb et en Europe où elle exporte.
Désireuse de se donner les moyens financiers nécessaires à une accélération de son développement, MAS avait envisagé en 2013 de s’introduire à la Bourse des valeurs mobilières de Tunis (BVMT).
Initié par Bpifrance (France) et la Caisse des dépôts et consignations (Tunisie), le Fonds de co-localisation franco-tunisien s’est doté, pour son premier closing, de 20 millions d’euros, mais ses deux initiateurs se sont déclarés prêts en février 2016 lors de l’officialisation de sa création à y injecter des fonds supplémentaires, lorsque la première mise de fonds aura été consommée.
D’une durée de dix ans, le FCFT ciblera en priorité «les PME performantes ou à fort potentiel, animées par des dirigeants ayant une approche innovante dans leurs segments d’activité respectifs, recherchant des capitaux et un accompagnement international concret».