Maghreb Confidentiel, lettre confidentielle consacrée à l’actualité politique et économique du Maghreb, a publié dans sa livraison du 3 août 2016 une information selon laquelle «le très contesté projet de loi sur la réconciliation économique» cher au président Béji Caïd Essebsi» pourrait fournir une opportunité pour donner un coup d’éponge sur les créances pourries des banques publiques.
On est tenté de croire cette info au regard du refus des défenseurs de cette loi dont les conseillers de la présidence de publier la liste des récipiendaires et du retard qu’accuse le règlement des dettes des hôteliers qui datent de plus de vingt ans.
Estimées à plus de 10 milliards de dinars (bien milliards), ces créances, dénommées également prêt non performants (PNP), constituent actuellement plus de 16% des engagements des banques de la place, soit le taux le plus élevé des pays du sud et de l’est de la Méditerranée.
Ce sont les banques publiques -STB, BH et BNA- qui pâtissent le plus de ces créances. A titre indicatif, la part de ses créances pourries dans les engagements de la STB est estimée, fin juin 2015, à 29,1%. C’est énorme!
Sur le total des PNP, la moitié est à la charge des hôteliers, soit environ 5 milliards de dinars. Certains de ces mêmes hôteliers, qui s’étaient fait fortune sur investissement, mènent actuellement un rythme de vie de pachas en dépit de leurs créances.
Cela pour dire que tout projet d’amnistie de ce genre est a priori tout simplement inadmissible.