Le ministre des Affaires sociales, Mahmoud Ben Romdhane, souligne l’impératif de revoir les politiques destinées à la communauté tunisienne à l’étranger, par le biais de la diplomatie économique et par l’adaptation aux mutations sociologiques “afin de les encourager à contribuer, à leur tour, au développement du pays”.
Intervenant vendredi 12 août lors d’une conférence sur les cadres sociaux en Tunisie et à l’étranger, Ben Romdhane a mis l’accent sur les défis qui se posent à l’heure actuelle pour la diaspora tunisienne dans le monde, dont notamment les conflits intergénérationnels et les liens avec la mère patrie.
“La nouvelle composition sociodémographique des Tunisiens vivant à l’étranger est totalement différente de celle de la première génération, qui comportait essentiellement des ouvriers. Aujourd’hui, nous parlons de quatrième génération comprenant des cadres, des chercheurs et des hommes d’affaires nés à l’étranger. Il s’agit d’un capital humain très important qui doit être préservé et valorisé à travers de nouvelles politiques”, a relevé le ministre. Sur le plan économique, les Tunisiens à l’étranger effectuent des virements financiers de l’ordre de 4000 millions de dinars par an, où le tourisme représente la première place avec 2,5 milliards de dinars “mais il a reculé à la seconde place sous l’effet de la crise qui frappe le secteur depuis la Révolution et les derniers attentats terroristes”, a-t-il dit.
Il a, dans ce sens, appelé à ne pas se limiter aux transferts d’argent, et à inciter les membres de la communauté tunisienne à l’étranger à investir au pays, en leur garantissant des facilités au niveau de l’administration et de la douane, et en polarisant les compétences.
Concrétisant ces nouvelles politiques destinées aux Tunisiens à l’étranger, le ministère des Affaires sociales a décidé que le recrutement des attachés sociaux devra désormais répondre à des critères élevés adaptés aux spécificités de chaque pays.
Le directeur général de l’Office des Tunisiens à l’étranger, Hilmi Tlili, a expliqué que l’attaché social a une mission multiple et un rôle primordial à jouer eu égard à sa proximité avec les membres de la communauté à l’étranger. “La relation avec les Tunisiens à l’étranger est aujourd’hui fondée sur des constantes, dont principalement l’assistance de toutes les catégories sociales et toutes les tranches d’âge, et leur incitation à impulser le processus national de développement intégral”, a-t-il déclaré.
Tlili a, par ailleurs, évoqué la composition “spécifique” du Conseil national des Tunisiens à l’étranger, qui constitue la première instance consultative réunissant des élus des circonscriptions à l’étranger, des représentants des associations tunisiennes à l’étranger et des experts parmi les compétences de la diaspora tunisienne, outre des associations et des organisation actives en Tunisie. Le Conseil aura à jouer un rôle primordial pour les Tunisiens à l’étranger, étant donné qu’il assurera la coordination horizontale avec toutes les institutions de l’Etat concernées, aura le pouvoir de proposer et jouira de l’obligation d’être consulté “et cela est valable pour les procédures de routine et pour les textes réglementaires et législatifs”.