Tunisie – Banque : La STB prépare son personnel à la «transformation»

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Arrivé aux commandes de la banque en novembre 2015, Samir Saied, directeur général, et Néjia Gharbi, présidente du conseil, ont tout fait pour rassurer le personnel de la banque quant aux objectifs de la nouvelle stratégie concoctée en collaboration avec un cabinet conseil et sur la manière dont elle va être déployée. 

Faire table rase du passé et de ses conséquences néfastes pour la Société Tunisienne de Banques (STB) sans en pointer les responsables: c’est l’approche retenue par Samir Saied, appelé à la rescousse en novembre 2015 pour remettre la banque sur pied. Le nouveau directeur général de la plus importante banque publique de Tunisie l’a clairement démontré lors de l’assemblée générale ordinaire du 28 juillet 2016. Tout en reconnaissant «en toute sincérité», que «la situation de la banque est difficile», il a déclaré qu’il «n’incrimine personne et surtout pas le personnel».

Si ce banquier expérimenté tient ce genre de discours, c’est parce qu’il sait pertinemment qu’un projet de transformation en profondeur –autrement dit une véritable révolution- d’une banque ou de tout autre organisme ne peut pas réussir sans la totale adhésion et le plein engagement de son personnel, et encore moins contre sa volonté.

La méthode de Samir Saied…

Entamé depuis plusieurs mois déjà, le travail de déminage du terrain a récemment culminé avec l’organisation pendant deux jours et demi des «assises de la nouvelle stratégie».

Lors de l’assemblée générale ordinaire, M. Saïed a carrément fait du charme au personnel lui adressant divers messages positifs et rassurants.

En plus de marteler que les employés n’assument en rien le lourd passif, le directeur général a tout fait pour éviter qu’on puisse –tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la banque- penser que les difficultés de la banque sont imputables à une éventuelle incompétence du personnel et que pour y remédier on est allé chercher un cabinet spécialisé livrant une solution clef-en-main impossible à concocter en interne faute de savoir-faire.

La nouvelle stratégie de la banque est le fruit du travail des consultants et du personnel, assure le directeur général.

Les RH internes d’abord…

Enfin, Samir Saied, qui soupçonne certainement que le contraire pourrait froisser les employés de la STB, a affirmé qu’il n’y aura pas recours massif à des compétences externes. «On va maximiser l’utilisation des ressources humaines de la STB», a-t-il assuré.

D’ailleurs, le concours lancé fin mars 2016 ne vise à recruter que 350 cadres. Bien sûr il faudra parfois engager quelques grosses pointures, mais dans les conditions actuelles de la Société Tunisienne de Banque, ce ne sera pas chose facile. «L’obstacle c’est le niveau de la rémunération. D’autres banques de la place proposent des salaires, 40%, 50%, voire 100% plus que ce que nous offrons», regrette le directeur général.

Au bout de cet exercice de catharsis, Samir Saïed est plutôt confiant quant à la suite du processus. «Il y a de la disponibilité à œuvrer au redressement de la banque», constate-t-il.