La Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH) fustige l’accord conclu entre les ministères des Affaires religieuses et des Affaires sociales, accord qu’elle estime non seulement contraire aux dispositions des articles 6, 7, 15 et 16 de la Constitution tunisienne, mais aussi à la Déclaration universelle des droits de l’Homme et aux principes prévus dans les conventions internationales relatives à la protection des catégories vulnérables.
En effet, en vertu de cet accord, “le ministère des Affaires religieuses affecte des prédicateurs, des imams et des professeurs spécialisés pour enseigner dans les centres de protection sociale et d’enseignement pour adultes”, l’objectif étant de renforcer l’encadrement religieux des catégories sociales vulnérables.
Tout en appelant le ministère des Affaires sociales à trouver de véritables alternatives pour la réinsertion de ces catégories vulnérables, la LTDH juge indispensable de rendre publics tous les accords signés par le département avec les structures, les institutions et les organisations de la société civile et de vérifier leur conformité aux principes des droits de l’Homme et aux valeurs de la République, dans l’ultime objectif de protéger les catégories vulnérables.
“Cet accord représente une menace pour la civilité de l’Etat et la neutralité du service public”, s’indigne la LTDH, qui s’interroge sur les objectifs de cet accord qui, a-t-elle dit, “s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du programme national de lutte contre le terrorisme”.