Le gouvernement d’union nationale œuvrera au renforcement de la productivité et à l’adoption d’une politique ferme contre les sit-in illégaux, et ce sans toucher au droit de grève garanti par la Constitution, a déclaré le chef du gouvernement désigné, Youssef Chahed.
S’exprimant, vendredi 26 août, lors de la séance de vote de confiance au gouvernement, à l’hémicycle du Bardo, Chahed a souligné que le gouvernement se penchera également sur la résolution du dossier du bassin minier à travers le dialogue, l’augmentation du rythme de l’investissement public et l’orientation de l’investissement vers les régions de l’intérieur.
Afin d’impulser l’investissement national et d’attirer l’investissement extérieur, Youssef Chahed s’est engagé à promulguer, dans les plus brefs délais, des législations exceptionnelles destinées à relancer l’économie. L’objectif est de permettre la réalisation immédiate des mégaprojets d’importance nationale dans les domaines des concessions, du partenariat public-privé (PPP) et des marchés publics.
Ces mégaprojets assureront la relance des secteurs structurés à forte valeur ajoutée et favoriseront le développement des petites et moyennes entreprises (PME) pour fournir des emplois, promouvoir l’économie nationale et réaliser le développement inclusif.
Il a appelé, dans ce cadre, l’ARP à accélérer l’adoption du code de l’investissement et du plan quinquennal de développement 2016-2020, avant l’organisation de la conférence internationale sur l’investissement, au mois de novembre.
S’agissant de la situation financière du pays, il a souligné que le gouvernement d’union nationale devra engager les réformes nécessaires pour préserver les finances publiques et éviter l’adoption d’une politique d’austérité. Chahed a ainsi fait remarquer que les finances publiques font face à deux problèmes majeurs, à savoir le fort déséquilibre de la balance des paiements qui a atteint 9%, en 2016, et l’aggravation du déficit du budget de l’Etat. La solution réside, a-t-il dit, en l’impulsion des exportations en tant que priorité nationale, notamment les activités à forte valeur ajoutée et contenu technologique développé.
Concernant le déficit budgétaire, le gouvernement œuvrera à réformer le système fiscal qui sera basé sur le principe de la justice et l’élargissement de l’assiette fiscale, outre la concrétisation des principes de solidarité nationale en fixant les modèles et mécanismes de participation des entreprises et des hommes d’affaires dans les projets sociaux.
Il y a également lieu de renforcer l’administration fiscale et le recouvrement en ressource humaines et financières qu’il faudra doter de nouveaux mécanismes de contrôle dans le cadre de la lutte contre l’évasion fiscale.
Le gouvernement présentera la loi de finances complémentaire pour l’exercice 2016, a souligné Chahed, ajoutant que dans le cadre de la loi de finances 2017, des dispositions seront prises en vue de limiter le déficit, condition à même d’éviter les difficultés financières.
A propos du dossier de l’environnement, le chef chef du gouvernement désigné a indiqué que la Tunisie n’a pas réussi, après la Révolution, à régler le problème de l’accumulation des déchets à cause d’un mauvais diagnostic, outre le problème structurel du système de propreté notamment dans les centres de transformation des déchets et les décharges contrôlées. Pour Chahed, le nombre réduit de décharges et celles anarchiques constituent les principales causes de la pollution et des problèmes de santé. Il a, dans le même cadre, indiqué que la résolution de cette problématique structurelle est la principale raison expliquant sa décision d’intégrer le ministère des affaires locales et de l’environnement.
La transformation et le recyclage des déchets, affirmant que les problèmes des centres de transformation constitueront les principales priorités du nouveau ministère.