Autant l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) a applaudi, samedi 27 août, le discours de Youssef Chahed, qui a su, selon elle, respecter les grandes lignes du document de Carthage, autant elle a refusé que le peuple soit tenu pour responsable de l’échec des politiques publiques dont il a été victime depuis des décennies.
Dans un communiqué publié à l’issue du vote de confiance accordé par l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) au gouvernement d’union nationale, l’UGTT a souligné que les charges des politiques publiques doivent être partagées, et que “les salariés ne peuvent aucunement être tenus pour responsables de l’échec des gouvernements précédents”.
La centrale syndicale fait savoir que certaines crises à l’instar de celle du phosphate sont orchestrées par des lobbies corrompus qui doivent impérativement faire l’objet d’une lutte, mettant en garde contre le risque de porter atteinte aux établissements et institutions publics.
Elle estime par ailleurs, que le nouveau gouvernement comporte à la fois des noms qui font l’unanimité en matière de compétence et d’autres qui n’ont aucun lien avec la spécificité de l’étape actuelle. Ces noms, a-t-elle ajouté, ont été désignés pour servir des intérêts partisans, ce qui pourrait, selon elle, “compromettre la mise en œuvre du document de Carthage”.
L’UGTT a aussi réitéré son engagement à ne respecter que le programme prévu par le document de Carthage, faisant savoir que la prestation du nouveau gouvernement sera jugée à l’aune des priorités inscrites dans ce document.
Vendredi, le chef du gouvernement avait souligné dans son discours devant les élus du peuple qu’il était de son devoir de dire au peuple la vérité, toute la vérité sur la situation difficile prévalant dans le pays depuis les cinq dernières années, marquées par la hausse du taux de chômage et la marginalisation incessante de plusieurs régions, quartiers populaires et catégories démunies.
Il avait aussi indiqué que la situation actuelle exigeait de prendre un train de mesures urgentes, d’adopter une politique d’austérité, de réduire les dépenses de l’Etat et de licencier des milliers de fonctionnaires.