Le projet m-Dev a été initié par le ministère des Technologies de la communication et de l’Economie numérique en 2015 pour la formation des jeunes au chômage, notamment dans les régions, aux techniques de développement d’applications sur le mobile. Cette formation vise à donner la possibilité aux jeunes de lancer leur propre application et de la mettre en ligne sur les différents Store mondiaux (Google Play, App Store, etc.) afin de gagner de l’argent. Selon nos informations, ce projet sera non seulement maintenu mais il pourrait même être complété.
A noter que le programme m-Dev est soutenu financièrement (jusqu’en 2018) par l’ONG allemande GIZ (Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit) qui a pris à sa charge les frais de ce projet, surtout le déplacement et l’organisation des sessions de formation dans les régions.
Et c’est le Centre d’information, de formation, de documentation et d’études en technologies des communications (CIFODECOM, entité étatique) qui assure le volet logistique pour le compte du ministère, vu qu’il a des centres et des centres partenaires sur l’ensemble du territoire national.
Rappelons que lors de la première édition du m-Dev (qui vient de s’achever), 8.600 jeunes ont été formés. Presque 1.100 applications ont pu être déposées dans les Stores. Les 200 meilleurs éléments de cette première édition devraient, normalement, suivre une formation plus intense en gestion de projet pour créer leur propre Start-up grâce à des mentors allemands, ramenés spécialement par la GIZ. Ces start-ups devraient s’installer dans les différents technoparcs régionaux.
Dans cet ordre d’idées, la deuxième session de m-Dev, prévue pour le mois d’octobre 2016, devrait, selon une source bien informée, former 16.000 chômeurs dans les régions dans un objectif final de publier 2.000 applications mobiles sur les Stores mondiaux.
Il faut noter que la stratégie mise en place par l’ancien ministre des TIC était orientée uniquement vers les pays du nord de la Méditerranée, dans la mesure où toute la politique de formation et de développement, disent certains, était axée sur des besoins émanant des pays européens. Ceci constituait donc un risque de fragilisation de l’emploi, en ignorant les besoins des grandes entreprises du logiciel.
Les professionnels du secteur insistent sur le fait que la Tunisie doit désormais considérée conne une plateforme éditrice de logiciels “Made In Tunisia“. Pour étayer leur argument, ils indiquent que le secteur des TIC a contribué à plus de 7% au PIB de la Tunisie en 2014, pourcentage supérieur à celui du tourisme. En outre, la Tunisie est devenue un pays exportateur net de logiciels, notamment vers les pays du sud du Sahara.
Seulement voilà, le programme m-Dev ne répondait pas aux besoins des SSII et des sociétés éditrices de logiciels, car il ne couvrait pas le spectre logiciel de ces dernières, affirment les gens du secteur.
En effet, les besoins de formation et de certification, soulignent-ils, sont plutôt orientés vers une offre structurée pour des technologies de type Java, Oracle, Unix, JEE, etc., et que l’ancien ministre des TIC avait arrêté le projet de certification des compétences, alors que c’est ce projet qui répondait mieux aux besoins des SSII et des demandeurs d’emplois, permettant de former et de créer plusieurs milliers de postes d’emplois pour des ingénieurs.
Désormais, au niveau des professions du secteur des TIC on espère qu’on s’achemine vers une vraie relance du programme de certification des compétences.