La conseillère principale du président du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), Maria Mulindi, a lancé à Dakar un appel à la société civile africaine à se joindre à son institution pour transformer le continent africain dans le cadre de la stratégie décennale de la Banque.
Elle intervenait vendredi 2 septembre lors de la cérémonie de clôture de la première consultation régionale entre la Banque et les organisations de la société civile (OSC) d’Afrique de l’Ouest.
Maria Mulindi a souligné que «la BAD est en train d’apprendre à connaître les OSC. La Banque a compris la nécessité d’avoir des relations très cordiales avec vous. Ceci est le début d’un partenariat fructueux avec la société civile et la Banque. Nous avons notre agenda qui veut que les Africains puissent atteindre le développement et vous aussi c’est ce que vous voulez », a-t-elle déclaré. La consultation régionale qui a démarré le 31 août dans la capitale sénégalaise a duré trois jours. Elle a enregistré la participation d’une soixantaine de personnes membres de la société civile ouest-africaine et des responsables de la BAD. Les travaux ont porté essentiellement sur les modalités de collaboration entre la Banque et les OSC dans la réalisation des cinq domaines prioritaires appelés Top 5, de l’institution financière.
Selon Maria Mulindi, la Banque ne saurait réaliser son mandat sans les OSC africaines. «Nous prenons acte de votre demande pour plus d’interaction. Vos doléances et vos griefs ont été pris en compte», a-t-elle précisé à l’endroit des représentants des organisations de la société civile.
«Notre réunion est le début de notre nouvelle relation. Ce sera une histoire d’amour et de dépit. Toutes les portes vous sont ouvertes et nous nous engageons à vous informer de tous les projets qui sont dans le pipeline», a-t-elle affirmé avant de poursuivre: «Ne pensez pas ce que nous avons fait ici, pensez à l’héritage que nous laissons à l’Afrique», a-t-elle déclaré.
La perspective de collaboration étroite entre la Banque et les organisations de la société civile dans le cadre de la réalisation du Top 5 a enchanté beaucoup de représentants de la société civile.
Pour Isaac Ampomah de Concern Health Education Project, basé au Ghana, les deux parties peuvent joindre leurs efforts notamment sur la question de l’emploi des jeunes. «Les OSC peuvent déployer toute leur énergie pour orienter les jeunes sur les secteurs à forte création d’emplois comme l’agriculture, l’énergie. Nous pouvons promouvoir et encourager l’entreprenariat rurale. Nous pensons donc qu’après ces consultations nous devrons voir les prochaines étapes à franchir ensemble. Chaque partie doit être confiant dans la réussite de ce partenariat».
Dans le domaine de l’agriculture l’enthousiasme est également de rigueur. La Secrétaire exécutive de l’Organisation des producteurs africains, Fatma Ben Rejeb se dit « convaincue que l’expertise des organisations paysannes peut-être déterminante dans la réalisation des cinq priorités notamment le volet concernant la transformation de l’agriculture africaine ».
Tous les participants ont plaidé pour l’instauration d’un espace de dialogue ouvert et franc entre la BAD et les organisations de la société civile. Dans les recommandations, les groupes de travail ont souhaité, entre autres, l’établissement d’une base de données des OSC compétentes et crédibles, la cartographie des projets de la BAD région par région, le renforcement des capacités des OSC, bâtir des consensus forts sur la participation effective des OSC dans l’élaboration, la mise en œuvre et l’évaluation des projets relatifs au Top 5 des priorités de la stratégie décennale de la BAD.
Après Dakar, d’autres consultations régionales seront organisées à Yaoundé pour l’Afrique Centrale, Nairobi pour l’Afrique de l’Est, la Tunis pour l’Afrique du Nord et Johannesburg pour l’Afrique Australe, d’ici à la fin de l’année 2016.
Source : BAD