2.200 m2 offerts gracieusement par la mairie de Strasbourg a la Tunisie, invitée d’honneur a la Foire européenne qui a lieu du 2 au 12 septembre, mais pas seulement. La mairie a aussi consacré 250.000 euros a la promotion du site Tunisie dans la région de l’Alsace Lorraine Ardenne et sur les frontieres belges et allemandes.
Les provinces françaises sont aujourd’hui un vivier des plus intéressants pour le site Tunisie. Elles sont riches, dénuées de préjugées, férues de culture et respectueuses de la différence.
Le ministère tunisien du Tourisme n’a, pour sa part, épargné aucun effort pour faire de la participation tunisienne une réussite. Epaulée par le ministère des Affaires étrangères avec pour chef de file le consulat de Tunisie à Strasbourg, il a mis tous les moyens à disposition pour que notre pays soit bien représenté et à différents niveaux.
Aux abonnés absents, le ministère de la Culture. Cette absence d’intérêt a été, fort heureusement, palliée par un partenariat actif de l’ONA (Office national de l’artisanat), du CEPEX (Centre de promotion des exportations), de l’ONTH (Office national du thermalisme et d’hydrothérapie) et bien évidemment de l’ONTT (Office national du tourisme tunisien) et de la municipalité de Kairouan.
La ville des Aghlabides a été assez présente sur le plan communicationnel, citée dans tous les discours des hauts responsables français -Valls, le maire de Strasbourg et la présidente du Conseil de Surveillance. Elle a été au centre d’intérêt des organisateurs de la Foire.
Cependant, jumelée avec la ville de Strasbourg depuis 2015, nous nous serions attendus à un stand plus étudié, plus valorisant de la richesse historique et des différentes croyances et religions qui ont jalonné l’histoire de la région. Sauf qu’il a été confiné tout au fond du pavillon tunisien et que les œuvres qui y avaient été exposés ne révélaient pas réellement la magnificence de l’histoire. En guise d’explication, les organisateurs tunisiens déclarent que l’introduction de Kairouan au programme s’est faite assez tard; ceux Kairouanais affirment qu’ils n’ont pas été associés de bout en bout à l’organisation de la participation tunisienne. Allez chercher la vérité.
Ce qui nous console toutefois, c’est une première en Tunisie, est de voir 4 organismes nationaux unis par une et en une seule action promotionnelle d’envergure. (Voir entretien Abdellatif Hmam, DG de l’ONTT).
Le ministère du Tourisme et de l’Artisanat a réussi la gageure d’aménager le pavillon tunisien de manière harmonisée s’inspirant des couleurs de Sidi Bousaïd et de l’architecture maure et andalouse, de magnifiques bleus couvrant des stands peints de motifs géométriques rappelant les belles céramiques ornant les intérieurs des palais. Au centre du pavillon, on a agencé pour les troupes musicales un emplacement sous forme de patio.
De l’artisanat, de la gastronomie, des produits bio exposés par des entreprises dont la participation a été financée de A à Z par le CEPEX ainsi que différents genres musicaux ont fait du pavillon tunisien un lieu de rencontre privilégié pour les 200.000 visiteurs de la Foire européenne.
Les expositions-ventes ont été très réussies et les produits artisanaux ont séduit les visiteurs européens, assure non sans fierté Afra Jouini, directrice générale chargée du tourisme culturel et de l’artisanat.
Les Strasbourgeois ont également apprécié les genres musicaux de qualité présentés par des troupes professionnelles qui ont enrichi le paysage artistique sans tomber dans le populisme vulgaire. Etaient de la partie: Med Ali Kamoun -qui a présenté un spectacle à l’auditorium de la cité de la Musique de Strasbourg-, la Troupe Ahmed Chaibi, la Troupe féminine Tarab, des spectacles de stambali et de Hadhra, le groupe Mustapha Mami.
Un des moments forts du passage tunisien à Strasbourg a été le concert magnifique de Barbara/Fairouz avec un clin d’œil pour Saliha de Dorsaf Himdani à la mairie de Strasbourg. Un raffinement qui a ébloui et séduit un auditoire de qualité comprenant des députés européens, des ambassadeurs auprès du Conseil de l’Europe et les hautes autorités régionales.
Le passage de la Tunisie à Strasbourg est important à plus d’un titre. Etre à Strasbourg revient à toucher l’Europe car c’est là où se traitent tous les dossiers en rapport avec l’Europe y compris bien entendu ceux du Maghreb.
La Tunisie mériterait une plus grande représentativité diplomatique, car malgré tous les efforts fournis par le consul tunisien à Strasbourg et le vice-consul, il y a une incapacité à mener comme il se doit les projets visant la promotion du Site Tunisie sur place.
La diplomatie économique est plus que jamais à l’actualité, et ce n’est certainement pas avec les moyens tout limités dont dispose notre consulat à Strasbourg que l’on pourrait faire des miracles.
A méditer Monsieur le ministre des Affaires étrangères.
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