D’ailleurs, la ministre des Finances, Lamia Zribi, n’a pas caché aux parlementaires que le crédit de la BAD servira, essentiellement, à réduire le déficit du budget de l’Etat… “Nous avons besoin de mobiliser, d’ici fin 2016, une enveloppe de 2,3 milliards de dinars, via l’emprunt extérieur”, a-t-elle souligné, rappelant que, depuis le début de cette année, la Tunisie n’a réussi à collecter qu’un montant de 2,2 milliards de dinars sur le marché extérieur.
D’après elle, “nous ne pouvons pas mobiliser un montant de 300 millions de dinars grâce aux bons du trésor, et ce en raison du manque de liquidités sur le marché local”.
Zribi a rappelé, par ailleurs, que ce crédit de la BAD vient s’ajouter s’ajouter aux accords conclus par la Tunisie avec le Fonds monétaire international (FMI), afin de recevoir des financements pour le budget 2016 et les premiers mois de l’année 2017. Ce genre de crédits est destiné au renforcement du budget car les bailleurs de fonds ne déterminent pas l’utilisation de ces financements mais insistent pour que ces derniers soient orientés vers l’investissement.
Le prêt de la BAD sera réservé en grande partie à la consommation, compte tenu du manque de liquidités, a souligné Zribi qui a imputé la situation dans laquelle se trouve le pays à la rareté des ressources et la hausse des dépenses salariales qui sont passées de 6,5 milliards de dinars en 2010 pour s’établir à 13 milliards de dinars en 2016. La ministre a critiqué au cours de son intervention les programmes de financement institués au profit des diplômés de l’enseignement supérieur, faisant remarquer que plusieurs projets ont échoué en raison du manque d’encadrement. Elle a indiqué, par ailleurs, que les banques recapitalisées préparent des plans d’action alors que le ministère des finances est entrain d’élaborer un projet de loi pour la création d’une banque des régions, lequel projet sera présenté dans les meilleurs délais à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP).