Salma Elloumi-Rekik, ministre du Tourisme, bouge mais sans faire trop de vagues. Elle est efficace mais sans populisme. Lorsqu’on occupe un haut poste de responsabilité, on assume et on assure en évitant les bruits fracassants de l’inaction exaspérante. Lorsqu’on estime que la communication est inefficiente dans un contexte géopolitique hostile, on réoriente nos ressources dans des actions autrement plus percutantes et dont les effets sont tangibles, telle la réorganisation des structures, la formation et le ciblage de marchés plus porteurs.
La ministre du Tourisme et de l’Artisanat a veillé, avec Mohamed Trabelsi, ministre des Affaires sociales, et Belgacem El Ayari, chargé du secteur privé à l’UGTT, à la réussite des négociations entre la FTH (Fédération tunisienne de l’hôtellerie) et les syndicats.
Un accord fut conclu et permit d’annuler la grève prévue pour les 17 et 18 septembre.
«Pour nous, et je profite de l’occasion pour remercier monsieur le ministre des Affaires sociales et les membres du bureau exécutif de l’UGTT, il était important et même capital de parvenir à un accord. Le secteur touristique mis à mal par une conjoncture géopolitique délicate ne pouvait souffrir une plus grande fragilisation provenant des personnels hôteliers eux-mêmes. Nous avons essayé de trouver la meilleure formule: répondre aux sollicitations des travailleurs et préserver le tissu hôtelier affaibli considérablement, ces dernières années, par une suite de crises indépendantes de sa volonté», explique Salma Elloumi.
Dans ce climat économique taciturne, les bonnes nouvelles ne se limitent pas à l’accord sur les augmentations salariales mais touchent également la levée progressive des décisions d’interdiction de voyage à destination de la Tunisie. «Il s’agit de Neckermann en Allemagne et Dertouristik, de l’Espagne aussi, et nous ambitionnons également une levée de l’interdiction à partir de la Grande-Bretagne sans oublier la conquête de nouveaux marchés dont la Chine. Nous planchons, d’ailleurs, avec les ministères de l’Intérieur et des Affaires étrangères à trouver les meilleurs moyens de lancer le E-Visa d’ici quelques mois pour faciliter la venue des touristes chinois dans notre pays».
Un expert de l’OMT (Organisation mondiale du tourisme) a été sollicité à ce propos et 4 entreprises spécialisées ont été contactées pour la mise en œuvre du système d’information permettant l’étude des dossiers d’autorisations des visas en prenant en compte toutes les garanties sécuritaires.
La ministre du Tourisme et de l’Artisanat a aussi annoncé le démarrage de l’Open Sky, d’ici la fin de l’année, sur tous les aéroports tunisiens, excepté celui de Tunis-Carthage qui bénéficiera d’une trêve de deux années.
Rappelons que la Tunisie a été invitée d’honneur à la Foire européenne de Strasbourg (tenue du 2 au 12 septembre): «Notre pavillon a eu un franc succès. On nous a assuré qu’il est le meilleur depuis 10 ans. Il a supplanté les pavillons chinois, japonais et ceux d’autres de pays autrement plus riches et plus puissants. C’est pour nous un motif de fierté. Il est également important de souligner la percée de l’artisanat national revisité à Strasbourg, ce qui marque un tournant».
La dernière participation de la Tunisie à la foire européenne de Strasbourg date de 1976.