La recherche de nouvelles sources de financement, l’exploitation des outils technologiques, le développement du contenu multimédia, le renforcement de la présence sur les réseaux sociaux et la diversification du produit sont les principales recommandations des participants à la “Conférence internationale sur l’avenir des agences de presse arabes: les défis de la qualité”.
Cette conférence est organisée à Hammamet les 19 et 20 septembre à l’initiative de l’agence Tunis Afrique Presse (TAP) en collaboration avec la Fédération des agences de presse arabes (FANA). “L’avenir des agences de presse arabes est garanti tant qu’elles sont des institutions gouvernementales financées par l’Etat, et ce malgré leurs lacunes”, a souligné samedi Farid Ayar, secrétaire général de la Fédération des agences de presse arabes. Selon lui, l’usage des nouveaux outils technologiques et le développement du contenu multimédia par les agences de presse arabes restent encore limités.
Ayar estime que chaque pays a sa politique médiatique et ses moyens, et donc il n’est pas possible de parler de médias arabes d’une façon générale.
S’agissant des agences de presse internationales comme Reuters et l’Agence France Presse (AFP), Farid Ayar a indiqué que ce sont de grandes entreprises lucratives où l’activité journalistique est limitée (pour Reuters par exemple, elle ne dépasse pas les 8% du total de ses activités), tandis que les agences nationales cherchent à diversifier leurs produits par la vente des dépêches, photos et archives.
De son côté, Nejib Mokni, représentant de l’organisation Article 19, souligne dans son intervention sur les chartes éditoriales et le droit d’accès à l’information que les médias sont actuellement confrontés à plusieurs défis, se félicitant, toutefois, de la constitutionnalisation dans plus de 90 pays du droit d’accès à l’information qui est étroitement lié à la garantie de la liberté d’expression.
Selon lui, le droit d’accès à l’information est garant de la transparence, de la bonne gouvernance et surtout du droit d’expression et, par conséquent, de tous les droits économiques et sociaux. Il a, en outre, souligné que la constitutionnalisation du droit d’accès à l’information en Tunisie est “un pas positif important sauf que son application reste difficile”. Pour sa part,
De son côté, Nouri Lajmi, président de la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (HAICA), soulignera que le respect de la déontologie journalistique est essentiel pour garantir la liberté d’expression.
Dimitris Tziotis, directeur de NewsAsset, estime que le développement des agences de presse doit passer par plusieurs étapes dont essentiellement l’exploitation des nouveaux moyens technologiques, le renforcement de la présence sur les réseaux sociaux, la diversification des langues et du contenu multimédia ainsi que la recherche de nouveaux abonnés et de nouvelles sources de financement.
Il mettra également l’accent sur l’importance de la garantie de la crédibilité et la vérification de l’information.
Nawaf Hamed, directeur général de l’agence de presse palestinienne (WAFA), a indiqué que l’avenir des agences de presse arabes reste incertain étant donné qu’elles sont des institutions gouvernementales et n’ont pas des objectifs économiques. “Elles sont plutôt les porte-paroles officiels des gouvernements”, regrette-t-il. Il a, toutefois, relevé que les agences de presse restent “la principale source d’informations sûres et crédibles”, devant les informations véhiculées par les réseaux sociaux qui sont souvent “des informations officieuses et des fuites”.
Des représentants d’agences de presse arabes et internationales, des spécialistes des médias et des journalistes prennent part à la conférence. Le journalisme de qualité, le journalisme d’investigation et le nouveau guide de l’agence TAP seront à l’ordre du jour des travaux de la conférence.