Tunisie – Energie et mines : Le bilan plutôt positif de Mongi Marzouk

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Alors qu’il avait occupé le fauteuil de ministre des Technologies et de la communication –dans le gouvernement de Hamadi Jebali puis d’Ali Laarayedh-, Mongi Marzouk n’a exercé les fonctions de ministre de l’Energie et des Mines, au sein de l’équipe dirigée par Habib Essid, que durant huit mois. Mais ce furent huit mois pleins, durant lesquels cet ingénieur a du se déployer sur plusieurs fronts.

En plus de la promulgation de deux décrets gouvernementaux concernant la création et l’organisation de ce ministère –qui a vu le jour avec l’avènement du gouvernement Essid-, la concrétisation de ces deux textes avec la mise sur pied des différentes structures de ce département ministériel, et l’élaboration du cadre d’une meilleure gouvernance des secteurs des hydrocarbures et des mines, le ministre de l’Energie et des Mines sortant a consacré l’essentiel de ses efforts et de son temps à débloquer les dossiers bloqués, mais pas pour les mêmes raisons.

Le premier, celui des hydrocarbures, en raison de l’article 13 de la nouvelle Constitution tunisienne qui impose l’aval de tous les contrats par l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) –ce qui a eu pour effet de laisser en souffrance pendant près de deux ans tous ceux qui avaient été conclus avant et après janvier 2014.

L’exploitation du phosphate avait quant à elle été bloquée par les mouvements sociaux motivés par les revendications des populations des régions phosphatières de créations d’emplois et d’une façon générale de meilleures conditions économiques et sociales.

En huit mois, Marzouk a réussi à entamer un dialogue avec les députés de l’ARP et les populations concernés par l’exploitation du pétrole et du phosphate qui a permis de dégager un début de solution. Ainsi, selon le ministère de l’Energie et des Mines, 38 décrets concernant l’octroi de permis de ressources minérales ont été publiés au Journal Officiel de la République Tunisienne, une équipe a été mise sur pied pour procéder à l’actualisation du cadre légal des activités de prospection, de recherche et de production d’hydrocarbures (notamment le code des hydrocarbures datant d’août 1999); un autre groupe a été chargé de faire la même chose avec le code des mines. Surtout, le ministère a pu trouver un accord avec la Commission de l’énergie de l’ARP afin d’œuvrer à la recherche d’une formule –miracle- permettant de respecter l’article 13 de la Constitution tout en évitant d’entraver l’activité des entreprises du secteur des hydrocarbures.

Sur le dossier du phosphate, Marzouk avait également commencé à élaborer une solution pour remettre en marche l’industrie phosphatière. Ecartant le recours à la force, le ministre de l’Energie et des Mines sortant envisageait de faire aux populations du bassin minier des concessions, fussent-elles financièrement coûteuses, afin d’obtenir la levée des entraves à l’extraction, au transport et à la transformation du phosphate en se disant que cette formule ne pouvait pas être plus coûteuse que l’impasse.

Donc, le bilan des huit mois passés par Mongi Marzouk à la tête du ministère de l’Energie et des Mines est, selon la formule consacrée, «globalement» positif.