En plus de la proposition d’augmenter l’aide financière proposée par l’Union européenne (UE) de l’ordre de 300 millions d’euros (plus de 700 millions de dinars) en 2017, une aide supplémentaire de 800 millions de dinars par an pourrait être mobilisée en faveur de la Tunisie auprès des institutions financières européennes, d’ici 2020, soit 4 milliards d’euros. C’est ce qu’ont annoncé la Commission européenne (CE) et la Haute représentante de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini, dans une communication conjointe adoptée, jeudi 29 septembre, à Bruxelles.
Intitulée “Renforcer le soutien de l’UE à la Tunisie”, cette communication présente une série de mesures que l’UE pourrait prendre collectivement pour renforcer son soutien aux efforts déployés par la Tunisie pour relever les défis cruciaux auxquels elle est confrontée et promouvoir la stabilité à long terme, la résilience, la bonne gouvernance, le développement socio-économique et la sécurité dans le pays.
L’UE soutiendra “le plan en faveur des infrastructures et les mesures de développement du secteur privé des autorités tunisiennes, en mobilisant des ressources supplémentaires provenant de la plateforme d’investissement pour le voisinage. Ces mesures financières seront appuyées par des mesures commerciales spécifiques visant à favoriser le décollage économique de la Tunisie. Des mesures exceptionnelles sont également envisagées pour faire face à la situation critique dans laquelle se trouve la Tunisie”.
La CE souligne également que “l’UE entend améliorer l’environnement des entreprises, notamment en achevant les négociations sur un Accord de libre-échange approfondi et complet (ALECA) d’ici 2019. Il s’agira notamment de réduire les contraintes administratives qui freinent l’investissement et d’encourager les petites et moyennes entreprises”.
Federica Mogherini s’est exprimée en ces termes: “Aujourd’hui, en cette période critique que la région connaît, l’Union européenne doit encore mieux adapter son action à la transition tunisienne. C’est ce que nous faisons avec cette communication conjointe, qui comporte des actions très concrètes pour mieux accompagner la Tunisie et les Tunisiens dans la mise en œuvre des réformes qu’ils ont eux-mêmes adoptées. Aujourd’hui, en investissant dans le présent et l’avenir du pays et de ses citoyens, nous investissons dans notre propre présent et notre propre avenir”.
Pour Johannes Hahn, commissaire pour la Politique européenne de voisinage et les négociations d’élargissement, “l’UE offre un savoir-faire et un vaste éventail de mécanismes d’incitation permettant de dynamiser l’économie et de créer des opportunités pour les jeunes, qui figurent parmi les franges de population les plus éduquées mais aussi les plus sous-employées”.
Il faut rappeler qu’entre 2011 et 2016, l’aide apportée par l’UE à la Tunisie s’est élevée à 2 milliards d’euros (près de 5 milliards de dinars), dont 1,2 milliard d’euros de subventions (près de 3 milliards de dinars) et 800 millions d’euros (près de 2 milliards de dinars) d’aide macro-financière. L’UE est le premier partenaire commercial de la Tunisie et représente 60% du total de ses échanges et 70% de l’investissement direct étranger (IDE).