L’Organisation Amnesty international envisage de lancer, samedi prochain, en Tunisie, une campagne intitulée ” agir en faveur de la Vérité et de la Justice “, a affirmé le directeur exécutif de la Section tunisienne de l’organisation Lotfi Azzouz.
La campagne intervient sur fond de décès, sous la torture, de deux militants du mouvement Ennahdha en 1991 dans un poste de police à Nabeul. ” Il s’agit des activistes politiques Rachid Chammakhi et Fayçal Barakat “, a-t-il précisé lors d’un point de presse tenu, jeudi, à Tunis en présence des proches des victimes et des représentants de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) à l’occasion du 25e anniversaire de leur décès
” Amnesty international réitère son appel aux autorités tunisiennes afin que lumière soit faite sur cette question “, a-t-il dit assurant que l’organisation œuvrera en coordination avec des institutions internationales de défense des droits humains à placer cette affaire au cœur de ses priorités.
Mohamed Mazam, conseiller juridique de l’Organisation mondiale contre la torture, estime que l’actuel système judicaire en Tunisie ne permettra pas de rendre justice aux victimes et de juger les criminels regrettant que les faits resteront impunis vingt cinq ans après.
Il a relevé que le chef du contentieux de l’Etat s’est contenté jusqu’ici de demander à chaque fois de reporter le traitement du dossier sans entamer les négociations effectives d’arbitrage et de médiation.
“La Commission de réconciliation a reçu, jusqu’au 15 septembre 2016, 5.579 demandes d’arbitrage et de médiation dont 3.682 portant sur les violations des droits de l’Homme et 1.897 sur la corruption financière”, a-t-il ajouté.
La Commission a examiné 1.594 demandes, dont 743 dossiers sur les violations des droits de l’Homme et 851 sur la corruption financière. Khaled Krichi s’est déclaré surpris de la méconnaissance de plusieurs parties de l’action menée par la commission d’arbitrage et de médiation.
“Son action diffère des autres processus du droit pénal traditionnel étant donné qu’elle ne reconnaît pas “le principe de la chose jugée”, ni “le principe de la prescription de la peine”, ni de l’amnistie spéciale, ni de l’opposition, ni du principe de l’égalité des crimes et des peines et étant donné qu’elle est un mécanisme exceptionnel institué par la constitution et la loi de la justice transitionnelle pour traiter rapidement et efficacement les affaires non réglées par les procédures judiciaires”.
Le président de la commission a annoncé que l’instance lancera dans les journées qui viennent une large campagne “pour faire connaitre son rôle dans la restitution des avoirs pillés et le règlement des affaires que la justice a été incapable de traiter”.