Au moment où des organisations internationales de défense de l’environnement tirent la sonnette d’alarme concernant la surpêche de l’espadon méditerranéen, la Tunisie préfère attendre la prochaine réunion de La Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (ICCAT ou CICTA) pour se prononcer sur cette question. Ainsi deux organisations Océana et le Fonds mondiale pour la nature (wwf) viennent de tirer la sonnette d’alarme concernant la surpêche de l’espadon méditerranéen invitant l’Union européenne (UE) à prendre des mesures urgentes pour la préservation de cette espèce, dont ” la population en Méditerranée a chuté de 70 % en 30 ans en raison de la surpêche “.
Les appels lancés par les deux ONG, interviennent suite à une réunion internationale sur les pêcheries tenue la semaine dernière à Madrid (Espagne), durant laquelle les scientifiques ont souligné l’urgence critique de la situation dans laquelle se trouve ” l’un des poissons les plus emblématiques des pêcheries commerciales méditerranéennes “.
Océana, une organisation internationale consacrée exclusivement à la préservation des océans, a appelé à la mise en place d’un plan de rétablissement immédiat ou l’arrêt total de la pêche de l’espadon méditerranéen pour assurer la survie de l’espèce.
La surpêche de l’espadon de Méditerranée est arrivée à un tel point qu’il est nécessaire que tous les pays qui pêchent en Méditerranée, de lance un plan afin de rétablir les stocks d’espadon à un niveau durable et de remédier aux dommages à long terme causés à cette pêcherie.
De son coté, WWF a particulièrement, préconisé de limiter les captures (quotas) et l’utilisation des palangres pélagiques d’octobre à février, pour protéger les juvéniles ainsi que d’améliorer la surveillance et le contrôle pour empêcher les captures illégales. Les deux organisations mettent l’accent dans leurs communiqués respectifs, sur la responsabilité de l’Union européenne dans ce domaine.
Ainsi pour wwf, l’Union qui détient 85% de la flotte de pêche de l’espadon en Méditerranée, doit ” prendre les devants pour assurer un avenir sûr pour cette espèce “. De son côté, Océana assure que l’UE pêche plus de 75 % des stocks de cette espèce: ” et c’est à elle qu’incombe la responsabilité d’assurer son rétablissement complet. Le maintien de la complaisance et des compromis politiques n’est pas la solution, ” selon Lasse Gustavsson, directeur exécutif d’Oceana en Europe, dont les propos sont cités dans le communiqué.
Quant à la Tunisie, sa position sur cette question sera exprimée à l’occasion de la prochaine réunion des membres de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (ICCAT ou CICTA), prévue en novembre prochain, au Portugal, selon le directeur général de la pêche au ministère de l’agriculture Ridha Mrabet. Il s’agit de prendre connaissance des données scientifiques exactes sur cette situation, avant de se prononcer, a-t-il précisé. La pêche d’espadon est exercée en Tunisie notamment, à Kélibia et Bizerte.s.