TUNISIE : L’heure est grave

Par : Autres

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La Tunisie connaît une crise économique profonde qui a engendré une crise financière aiguë. Le tout pourrait engendrer une crise sociale sans précédent en Tunisie. 

Du fait des difficultés économiques et financières, qui sont le résultat d’une gestion désastreuse des affaires publiques en général et des affaires économiques et financières en particulier, la Tunisie est en train de devenir un pays ingérable. 

A ceux qui pensent qu’ils sont en train de défendre les travailleurs, je dirais ceci:

1- L’économie va si mal que toute injection de fonds provenant d’une augmentation des salaires se transforme automatiquement en inflation et donc en augmentation du coût de la vie. Imaginez les conséquences lorsque les augmentations de salaires sont financées par des crédits contractés à l’étranger. Vous défendez qui donc et pour quel résultat?

2- Les deux moteurs de la croissance, qui sont la consommation et les exportations, sont quasiment en panne. Ils ne peuvent plus tirer la croissance. Il ne reste plus que le moteur de l’investissement pour espérer sortir l’économie de la trappe dans laquelle elle a été poussée. Vous défendez qui donc et pour quel résultat?

3- Si l’investissement (public, privé local et étranger) est en panne, il ne peut y avoir de croissance économique. Il ne peut donc y avoir ni création d’emplois ni création de richesses. Si vous avez défendu les travailleurs avec acharnement, mais pour un résultat catastrophique, qui défend les sans-emplois? Vous défendez qui donc et pour quel résultat?

4- La note souveraine de la Tunisie a été dégradée plus de six fois par l’ensemble des agences de notation internationales, en moins de six ans. L’accès de la Tunisie au marché financier international devient quasiment impossible car les conditions sont simplement prohibitives. Tout cela, avec la baisse dramatique de l’épargne nationale et le niveau d’endettement sans précédent, l’avenir des générations futures semble compromis.

5- Le rapport du Forum de Davos sur la compétitivité 2016-2017 classe la Tunisie au 95ème rang sur 138 pays classés. Juste pour la référence la Tunisie était classée 32ème en 2010. En ce qui concerne le critère «efficience du marché de l’emploi» la Tunisie est classée 133ème sur 138. Oui 133ème sur 138. Vous défendez qui donc et pour quel résultat?

6- Ceux qui n’arrêtent pas de nous dire que du temps de la Troïka les indicateurs de la Tunisie étaient meilleurs oublient, peut-être, que les politiques suivies et les choix faits mettent du temps pour produire pleinement leurs effets. Nos indicateurs de 2014, 2015 et 2016 sont le résultat d’une gestion désastreuse qui a eu lieu en 2011, 2012 et 2013.

7- Si l’Etat tunisien va se trouver un jour (2017) incapable de faire face à ses engagements financiers, étrangers notamment, la souveraineté nationale pourrait en pâtir sérieusement.

L’HEURE EST GRAVE. UN SURSAUT NATIONAL EST INDISPENSABLE.