“Il existe en Tunisie un fort potentiel entrepreneurial chez les femmes sur l’ensemble du territoire. Par leurs activités formelles et informelles, les femmes entrepreneurs assurent une contribution significative au PIB. Elles sont présentes aussi bien en milieu urbain et semi-urbain qu’en milieu rural”, a fait savoir Pr Riadh Zghal, universitaire, consultante et spécialiste des sciences de gestion et en sociologie.
Intervenant dimanche, à Gammarth, à la conférence internationale sur l’initiative économique féminine, Zghal a expliqué que les statistiques du BIT (Bureau international du travail) révèlent que les femmes assurent les 2/3 des heures de travail comptabilisées dans le monde, mais ne touchent que 1/10éme des revenus et 1% des richesses du patrimoine.
En vue de promouvoir davantage la contribution de la femme au PIB, le programme national d’accompagnement de l’entrepreneuriat féminin “RAIDA”, lancé le 12 août 2016, contribuera, dans le cadre du Plan quinquennal de développement (2016-2020), à faire passer la contribution de la femme à la vie active de 28 à 35%, a fait savoir Amel Chaherli, chargée de mission au ministère de la femme, de la famille et de l’enfance.
Dans une déclaration à l’Agence TAP, Fayçel Sahraoui, directeur général, responsable national du programme de l’égalité hommes-femmes, a fait savoir que ce plan national comporte deux principaux axes.
Le premier, opérationnel, consiste en l’accompagnement des femmes entrepreneurs pour la réalisation de leurs projets et le deuxième, stratégique, prévoit l’amélioration du cadre général de l’entrepreneuriat féminin dans toutes les régions. Il s’agit, selon le responsable, de mettre en place des réglementations et des mesures à même de garantir l’égalité des chances, la mise à niveau des ressources humaines, l’amélioration de l’accès de la femme aux services financiers, la diffusion la culture entrepreneuriale, etc.
Pour sa part, Neila Ben Zina, qui est à la tête d’une société de conseil et d’ingénierie en systèmes d’informations, employant 300 personnes notamment au Maroc et en Afrique subsaharienne, est venue partager son expérience dans le domaine de l’entrepreneuriat.
Selon Ben Zina, “la création d’entreprises féminines est liée à la capacité de la femme à gravir les échelons dans les entreprises où elles évoluent”, ensuite, c’est à l’Etat d’intervenir pour encourager l’initiative privée et permettre à des jeunes femmes de lancer leurs propres projets à travers des programmes tels que “RAIDA” et d’autres programmes de coaching, de formation et d’accompagnement.
Par ailleurs, c’est à la société civile et aux entrepreneurs femmes d’intervenir pour montrer l’exemple et faire en sorte que leurs collaboratrices femmes évoluent elles aussi dans le management des entreprises, a ajouté la cheffe d’entreprise.