Le lancement du Programme de coopération transfrontalière “Bassin Maritime Méditerranée” (IEV CTF Med) a été au centre d’une matinée d’information organisée, lundi 17 octobre à Tunis, par l’Autorité de Gestion du programme en collaboration avec le ministère du développement, de l’Investissement et de la Coopération Internationale, dans l’objectif de faire le bilan de la première phase du projet (2007-2013) et de sensibiliser les bénéficiaires et partenaires potentiels aux opportunités offertes par sa deuxième phase (2014-2020).
Les participants à cette rencontre ont rappelé que le Programme IEV CTF Med a été adopté le 17 décembre 2015 par la Commission européenne (CE) et vise à promouvoir des projets de coopération des deux côtés du bassin de la Méditerranée dans des domaines, tels que le développement des entreprises et des PME, incluant le tourisme durable, le soutien à l’éducation, à la recherche, au développement technologique et à l’innovation, la promotion de l’inclusion sociale et la lutte contre la pauvreté, la protection de l’environnement, l’adaptation au/et atténuation du changement climatique.
Un budget de 209 millions d’euros…
Le budget alloué au Programme par l’Union européenne (UE) est de 209 millions d’euros, dont 188 réservés au financement de projets. Treize pays y ont déjà adhéré dont la Tunisie, l’Egypte, le Liban, la Palestine…. D’autres pays éligibles au titre de l’IEV pourront se joindre ultérieurement.
L’IEV CTF Med fait suite au Programme IEVP CTF Med 2007-2013, dont l’enveloppe globale était de 200 millions d’euros et qui s’est essentiellement articulé autour de la promotion du développement socio-économique et le renforcement des territoires, la promotion de la durabilité environnementale au niveau du bassin, la promotion de meilleures conditions et modalités de circulation des personnes, des marchandises et des capitaux et la promotion du dialogue culturel et de la gouvernance locale.
Intervenant lors de cette rencontre, Martin Heibel, chargé de communication au sein de l’Autorité de Gestion Commune du Programme, a rappelé que “la première génération du programme a enregistré plus de 1.995 propositions de projets déposées, dont seules 95 ont été retenues. La valeur totale des projets financés s’est élevée à 204 millions d’euros”. “Sur les 95 projets retenus, la Tunisie a participé à 49 projets”, a précisé Moufida Jaballah Srarfi, du ministère du Développement et de la Coopération internationale, soulignant que “la première phase du projet touche à sa fin, avec des projets bien achevés, et d’autres qui sont en voie de parachèvement. Des success-stories ont été réalisées à l’instar des projets LACTIMED et LANDCARE MED, mais aussi des cas d’échec”.
Selon Sameh Ben Fguira, sous-directrice au ministère du Développement et de la Coopération internationale, chargée de la coopération transfrontalière, cet échec est dû aux lourdeurs administratives, telles que la difficulté, pour les administrations publiques, d’ouvrir un compte en devises ainsi qu’à l’incompréhension de certains aspects du programme et au manque d’engagement de certains partenaires.
Pour la prochaine génération du programme, la responsable du ministère a fait savoir que les critères de choix seront plus sélectifs, notant que la Tunisie est en train de finaliser la convention de financement relative à cette deuxième phase du programme. Une convention où de nouvelles règles seront adoptées, pour surmonter les difficultés rencontrées lors de la première phase.
Dans une déclaration à l’agence TAP, en marge de cette matinée, Martin Heibel, a précisé que “le soutien aux projets (subventions) sera attribué par le biais d’appels à propositions qui devraient être lancés suite à la signature des conventions de financement entre la CE et les pays partenaires méditerranéens. Les négociations sont en cours et notre objectif c’est de pouvoir lancer le premier appel à propositions au début de l’année prochaine “. Et de poursuivre ” comparé au premier programme, là on est à un budget un peu plus conséquent, mais on va aussi exiger des projets plus conséquents du point de vue financier. C’est intéressant d’avoir un grand nombre de projets mais cela est difficile à gérer. L’idée c’est d’essayer de se concentrer sur un portefeuille de 60 à 70 projets”.
Interpellé sur le taux de réussite des projets engagés lors de la première phase du Programme, il a affirmé qu’il est de l’ordre de 5%. “C’est vrai que c’est un taux un peu décourageant, mais c’est un programme qui commence à susciter beaucoup d’intérêt et une forte mobilisation des acteurs des deux rives. Pour cette deuxième phase, les partenaires connaissent mieux le programme et les règles du jeu, et cela va certainement se répercuter sur le contenu et l’efficacité des propositions qui seront faîtes et des projets qui seront retenus”, a-t-il souligné.