Le président de l’Instance nationale de lutte contre la corruption (INLCC), Chawki Tabib, a critiqué, vendredi 21 octobre, l’inexécution des textes juridiques et judiciaires inhérents à la lutte contre la corruption et l’absence de toute redevabilité ou de poursuites répressives vis-à-vis des actes de corruption. “La plupart des gens corrompus sont implantés dans les rouages de l’Etat et la principale victime est la finance publique”, a-t-il lancé lors d’une conférence à Tunis sur le thème “la corruption en Tunisie: les causes, les conséquences et les solutions”.
Il estime que “la situation est devenue catastrophique, car la corruption gangrène toutes les composantes de la société et l’ensemble des institutions de l’Etat”, regrette-t-il.
Selon ses calculs, “le coût de la corruption lié aux marchés publics et aux appels d’offre s’élève à plus d’un milliard de dinars, selon les chiffres fournis par les instances de contrôle”, mettant l’accent, à ce propos, sur la nécessité d’élaborer en urgence une stratégie pour lutter contre ce phénomène.
A ce propos, il a tenu à préciser qu’un plan national participatif est en cours d’élaboration pour définir les responsabilités et envisager les actions nécessaires pour combattre la corruption.
Elaboré en collaboration avec le gouvernement, les autorités législatives et judiciaires, les médias et les composantes de la société civile, ce plan s’appuie sur une feuille de route qui engage toutes les parties intervenantes à exécuter les termes de ce plan, a-t-il expliqué.
Chawki Tabib déplore le blocage par les barons de la corruption du système électronique de passation des marchés publics qui, a-t-il rappelé, a été lancé il y a plusieurs années, à la faveur d’une contribution sud-coréenne d’une valeur de 5 millions de dollars.