La Tunisie compte lancer un emprunt obligataire de 1 milliard d’euros (2,450 milliards de dinars), a annoncé la ministre des Finances, Lamia Zribi, vendredi 21 octobre, lors d’une séance d’audition organisée par la Commission des finances, de la planification et du développement à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP).
Zribi a indiqué, lors de cette séance, tenue en présence du gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), Chedly Ayari, que cet emprunt sera consacré au financement du budget de l’Etat qui enregistre un déficit additionnel de 1550 MDT, en comparaison avec les prévisions du budget de l’Etat, au titre de l’exercice 2016.
D’après la ministre, ce déficit est expliqué par la baisse des ressources propres de l’Etat, celles fiscales et non fiscales, face à une hausse des dépenses, ce qui a causé une augmentation des besoins de financement, passant de 6,4 milliards de dinars à 7,8 milliards de dinars.
Jusqu’au 20 octobre 2016, les besoins financiers ont été couverts par des ressources de 2,8 milliards de dinars provenant du marché intérieur et 3,4 milliards de dinars du marché extérieur.
Cet emprunt obligataire, a-t-elle dit, permettra de renforcer les réserves en devises, en fournissant des ressources additionnelles, ajoutant que les risques sont estimés à une valeur de 490 points de pourcentage et que le timing est favorable pour sortir sur le marché international.
Elle préconise d’augmenter la durée de lancement de l’emprunt obligataire, pour passer de 5 ans à 7 ou 10 ans, étant donné que l’Etat tunisien sera en 2021 redevable de 1 milliard de dollars pour le paiement des dettes. Ses dires ont été confirmés par le gouverneur de la BCT qui a précisé que le rôle de la BCT est un rôle technique et n’intervient pas dans les décisions relatives aux crédits, mesures et conditions y afférent. Le rôle de la BCT se limite à celui d’intermédiaire entre le marché et le ministère des Finances, indiquant que le financement extérieur devra être effectué sur le marché financier, pour éviter à l’Etat toutes les conditions exigées par les banques internationales ou régionales.
La séance a été clôturée par le vote de la majorité des présents pour le lancement de l’emprunt obligataire, stipulant des recommandations relatives à l’audit des dettes publiques, en insistant sur l’impératif à ce que le montant maximum soit 1 milliard de dinars d’euros et en étudiant la possibilité de son émission sur des tranches.