Le président du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina et le ministre sénégalais de l’Economie, des Finances et du Plan, Amadou Ba, ont signé le 19 octobre à Abidjan, un accord de prêt d’un montant de 28,5 milliards FCFA destiné à appuyer la première phase du Programme d’appui aux réformes du développement local (PARDL-1).
Dans une allocution prononcée à l’issue de la signature de cet accord de prêt, Adesina a rappelé que le Conseil d’administration de la Banque a approuvé le 14 septembre dernier, «avec une appréciation particulière», le Document de stratégie pays du Sénégal (DSP) pour les cinq prochaines années. Ce DSP 2016-2020, a-t-il indiqué, est aligné sur le Plan Sénégal Emergent, la Stratégie de Développement (2014-2035) du pays et sur son plan d’actions prioritaires 2014-2018.
Il a, en outre, précisé que le Document de politique est également en adéquation avec la stratégie décennale de la Banque, notamment la croissance inclusive et la croissance verte avec un accent particulier sur les cinq domaines prioritaires ou «Top 5»: Eclairer l’Afrique et l’Alimenter en énergie; Nourrir l’Afrique; Industrialiser l’Afrique; Intégrer l’Afrique et Améliorer la qualité de vie des Africains.
Le président de la BAD a félicité le gouvernement et le peuple sénégalais pour «les efforts et les progrès significatifs réalisés au cours de ces dernières années», en saluant le leadership du président Macky Sall «qui a beaucoup fait pour un Sénégal émergent, avec un taux de croissance actuel de 6,5% en dépit des problèmes mondiaux», et une projection se situant entre 7 et 8% pour les années à venir.
Par ailleurs, Adesina a mis en exergue l’apport du Sénégal auprès de la Banque en parrainant, deux semaines après sa prise de fonction en octobre 2015, une rencontre très importante des ministres de l’Agriculture africains à Diamniadio (40 km de Dakar), qui a inspiré la stratégie de la BAD ciblant une Afrique autosuffisante dans le cadre de la priorité «Nourrir l’Afrique». Le président Sall a aussi apporté son appui à la BAD au sein du NEPAD, pour le volet «Eclairer L’Afrique».
Adesina estime que la collaboration entre l’institution et le Sénégal est le prolongement des liens solides de partenariat qui ont été tissés depuis plus de quatre décennies, avec, à la clé, un niveau d’engagements de la Banque de plus de 1200 milliards de FCFA. «Si cette coopération devait être comparée à un mariage, l’on serait tenté de dire que c’est un mariage réussi de 40 ans, a-t-il déclaré.
Pour le responsable de la BAD, cet appui aux efforts du gouvernement dans la mise en œuvre des réformes structurelles importantes, vise à créer les conditions d’une croissance soutenue et inclusive, en particulier en milieu rural, en accord avec le programme Sénégal Emergent (PSE).
Pour sa part, le ministre sénégalais, également gouverneur de la BAD, s’est réjoui de l’excellence de la coopération bilatérale avec le Groupe de la BAD. Il a ainsi rendu un vibrant hommage à la Haute direction de la Banque africaine de développement «pour la qualité de sa gestion qui a permis à notre chère institution de consolider son rôle de première banque de développement du Continent».
Le ministre sénégalais s’est aussi réjoui que le DSP « prenne en compte les leçons tirées de la stratégie 2010-2015 et l’expérience de la Banque au Sénégal, qu’il fasse l’objet d’une large consultation avec le gouvernement, le secteur privé et la société civile, mais surtout qu’il soit en parfaite adéquation avec nos priorités nationales, en particulier avec le Plan Sénégal Emergent (PSE)», cadre de référence de la politique économique et sociale définie par le président Macky Sall.
Notre coopération avec le Groupe de la Banque africaine de développement a débuté en 1972 et a connu «un développement considérable», a rappelé le ministre Ba. Et d’ajouter, «actuellement, le portefeuille des projets nationaux actifs compte onze opérations pour un montant total net d’engagements d’environ 237 milliards de FCFA».
Par ailleurs, il indiquera que la BAD appuie les efforts d’intégration régionale de son pays avec un portefeuille du secteur public comportant 6 opérations régionales et multinationales, pour un montant d’environ 73 milliards de FCFA.
«Votre institution a également augmenté ses investissements en faveur du secteur privé durant ces dernières années particulièrement dans le secteur des infrastructures (énergie, port, transports). Ainsi, le secteur privé compte 6 opérations pour un montant d’environ 110 milliards de FCFA», a précisé le ministre. «Nous sommes heureux des niveaux de financement projetés pour cette stratégie, pour les montants indicatifs de 743,7 milliards de FCFA pour le guichet BAD public, notre pays étant maintenant éligible au guichet souverain de la BAD; 98,9 milliards de FCFA pour les ressources du Fonds africain de développement (FAD)».
«Au total, la BAD accordera au Sénégal une enveloppe financière de 842,6 milliards de FCFA, en soutien aux projets du Plan Sénégal Emergent (PSE). A ce financement indicatif, il faudra ajouter les ressources qui devront provenir de votre guichet privé, celles émanant de fonds fiduciaires, des co-financements avec les autres partenaires au développement, ainsi que les opportunités de partenariats public-privé qui se présenteront», a-t-il souligné.
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