Selon nos informations, l’augmentation des vignettes mentionnée dans une première version de la loi de finances 2017 a été supprimée à la demande du lobby des concessionnaires automobiles et des partisans du «tout voiture» en Tunisie (sociétés de leasing et gestionnaire des péages des autoroutes). L’objectif serait de ne pas rendre le juteux marché de la voiture répulsif pour le consommateur et de ne pas toucher ainsi aux énormes intérêts inhérents à l’usage de la voiture dans le pays.
Est-il besoin de rappeler que, d’après des statistiques officielles fournies par le ministère de l’Equipement, le nombre de véhicules en Tunisie soumises à la vignette est de l’ordre de 1.800.000 dont 30% dans la capitale. La moyenne nationale de trafic est de 700 véhicules par jour, variant de 700 véhicules par jour au sud du pays à plus de 120.000 véhicules par jour à Tunis.
Mieux, le réseau routier assure la quasi-totalité des personnes et environ 80% du transport des marchandises. La Tunisie importe annuellement 85.000 véhicules dont 55.000 par le canal des concessionnaires.
Et pour ne rien oublier, le Tunisien, contrairement aux citoyens d’autres zones (Union européenne), est obligé, à défaut de transport ferroviaire public moderne, d’investir d’énormes montants pour l’achat durant sa vie (60 ans) cinq ou six voitures pour un montant global avoisinant les 500.000 dinars (100.000 dinars pour chaque véhicule: achat + entretien + carburant + assurance + vignette + visite technique + carte grise…). C’est énorme!