La SONEDE et la STEG, deux entreprises publiques qui souffrent d’un milliard de dinars d’impayés, auront, en 2017, plus de moyens financiers pour investir, et ce à la faveur des augmentations de leurs tarifs. Espérons que les moyens mis à leur disposition permettront de nous éviter le cauchemar des dramatiques coupures d’eau et d’électricité.
La SONEDE a eu déjà à le faire en 2016. Les augmentations des tarifs ont été justifiées par le fait de l’augmentation du coût de l’eau, estimé à 820 millimes pour le mètre cube et fourni au consommateur, pour seulement 690 millimes le mètre cube. Ces majorations ont aussi pour but de contribuer à l’amélioration du réseau de distribution de l’eau potable.
La STEG va augmenter quant à elle ses tarifs en 2017 comme le stipule la loi de finances de cet exercice. Cette augmentation, qui va aider la société à faire face à ses difficultés financières, va drainer des recettes d’une valeur de 175 millions de dinars (MDT).
Le non-dit à travers ses augmentations c’est qu’elles s’inscrivent dans la perspective de supprimer la compensation des tarifs de l’eau, d’électricité et de gaz.
Elle satisfait par ailleurs plus d’un analyste de la chose tunisienne. Chokri Mamoghli, universitaire et ancien secrétaire d’Etat, pense qu’«ilfaut laisser à ces entreprises la possibilité de pratiquer des politiques tarifaires idoines, chose qui n’a pas été faite au cours des cinq et six dernières années». Et Mamoghli d’expliquer sa pensée lors d’un débat croisé sur la situation économique dans le pays: «Je pense particulièrement à la SONEDE: pourquoi on a des difficultés au niveau de la desserte de l’eau, c’est parce qu’il n’y pas eu d’investissement et il n’y a pas eu d’investissement parce qu’il n’y a pas eu des politiques tarifaires adéquates.
La SONEDE n’a pas eu à réviser ses tarifs depuis 2011. Résultat: c’est une entreprise à court de liquidités. Et si, en plus, on tient compte du fait que ces entreprises ont été obligées d’embaucher à coup de milliers de salariés, on comprend les difficultés dans lesquelles elles se trouvent.
Il y a urgence à donner à ces entreprises la possibilité de réviser leurs tarifs aux fins de se procurer des liquidités et de faire baisser, par conséquent, la pression sur le budget de l’Etat».