Au ministère des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières, on s’active à établir une cartographie de tous les biens appartenant à l’Etat. Ceux qui ont été spoliés depuis des lustres et surtout depuis 2011 et les autres qui ont été délaissés à cause du manque de moyens ou de l’incapacité de l’Etat à gérer ses biens.
Tout serait numérisé avec le soutien de l’Union européenne, ce qui évitera la spoliation non seulement des biens de l’Etat mais aussi le dépouillement des étrangers de leurs biens par des personnes malhonnêtes et malintentionnées.
Le scandale de Jemna a malheureusement atteint l’Etat en plein cœur. Car comment ceux qui appartenaient aux Ligues de protection de la révolution jusqu’en 2013 se sont tout d’un coup métamorphosés en une association baptisée «Association de protection des oasis de Jemna» et se sont appropriés un bien qui ne leur appartenait pas, qu’ils ont exploitée sans aucune autorisation légale et qui ont vendu ses récoles, chaque année, aux enchères.
De source bien informée, l’acquéreur de la vente aux enchères des récoltes de dattes, cette fois-ci, appartiendrait à un parti puissant de la place et disposerait dans son compte bancaire de 2,5 millions de dinars. D’où a-t-il amassé un tel montant? Il revient aux autorités compétentes de procéder aux enquêtes qui s’imposent.
La première mesure de l’Etat est de mettre fin à ces pratiques qui se sont propagées comme feu aux poudres ces dernières années. Ensuite, négocier des formules qui préservent et le pouvoir décisionnel de l’Etat sur ses possessions et l’intérêt économique de la région.
Dans le cas d’espèce, et si l’Association se reconvertit en une entreprise privée ou une coopérative, il est possible d’envisager la formule consacrée du partenariat public/privé entre l’Etat et les responsables des oasis. L’Etat resterait majoritaire à hauteur de 51%.
Sous d’autres cieux, à Menzel Chaker, l’Etat est en train de planifier la régularisation de la situation de milliers de personnes qui résident sur les 3.500 hectares appartenant à l’Etat et qui étaient considérés comme des «habous», soit des propriétés qui ne peuvent ni être vendues, ni données, ni transmises en héritage. Les terres situées à l’orée de la forêt ont été habitées depuis des décennies sans qu’il y ait régularisation de leur situation ou changement de leur vocation.
Aux Domaines de l’Etat ainsi qu’à celui du ministère de l’Agriculture -qui préside aux destinées de l’Office des terres domaniales (OTD)- de veiller à sécuriser ces familles qui ne savent plus à quel saint se vouer.
A ce propos, ne serait-il pas plus judicieux de mettre l’OTD sous la tutelle du ministère des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières? Cela permettrait peut-être une meilleure coordination et plus d’efficience dans le traitement des dossiers se rapportant aux biens et possessions de l’Etat.