La stratégie pour l’emploi des jeunes en Afrique (SEJA) mise en œuvre par la Banque Africaine de Développement (BAD) a pour objectif de créer 25 millions d’emploi sur 10 ans (2016-2025) et d’atteindre 50 millions de jeunes d’une manière indirecte, a fait savoir, lundi, Sunita Pitamber, directrice du Département Humain au sein de la BAD, lors de la conférence ministérielle de l’Afrique du Nord, organisée à Gammarth.
L’objectif ce cette conférence est de réfléchir avec les ministres concernés par l’emploi des jeunes dans les pays de l’Afrique du Nord aux actions rapides que peuvent entreprendre la BAD avec les autorités concernées pour trouver des emplois aux jeunes africains, a souligné Pitamber.
Pour atteindre les résultats attendus de la SEJA, la BAD, a-t-elle dit, ciblera trois domaines d’intervention stratégiques à savoir l’intégration, l’innovation et l’investissement.
L’intégration vise à insérer l’emploi des jeunes dans toutes les politiques et programmes élaborées par la BAD alors que l’innovation consiste en la mise en place de programme phares dans l’agriculture, les TIC et l’industrie. Au titre de l’investissement, la BAD mettra en œuvre trois types d’intervention pour attirer l’investissement du secteur privé à travers la réduction du risque financier pour le secteur privé, l’accroissement de l’accès aux financements et l’incitation des acteurs du secteur privé à intégrer les problématiques liées à l’emploi des jeunes dans leurs investissements.
A ce propos, Ginette k.Nzau-Muteta, coordinatrice “Emploi des jeunes en Afrique” au sein de la BAD, a déclaré à l’agence TAP que la banque a mis en place un programme intitulé “Boost Africa” ayant pour objectif de couvrir les risques de financement pour les banques qui vont financer les jeunes.
Présentant les expériences de la Tunisie dans le domaine de l’emploi des jeunes, Imed Hammami, ministre de l’Emploi et de la Formation Professionnelle, a mis l’accent sur les instruments préconisés par son département en 2017 pour la promotion de l’emploi chez les jeunes, mentionnant à cet égard, le lancement du projet “Contrat dignité” destinés aux chômeurs de longues date dont la formation n’est pas sollicitée sur le marché de l’emploi.
Mobilisant une enveloppe de 130 millions de dinars, le “contrat dignité” est destiné à 25 mille chômeurs et propose en partenariat avec le secteur privé un contrat de deux ans pour le bénéficiaire qui recevra une formation au niveau des Soft Skills durant la durée du contrat de travail.
Hammami a par ailleurs annoncé qu’un programme en partenariat avec les régions sera lancé au cours de 2017 avec la mise en place de comités de pilotage régional et technique au niveau de chaque régions au profit des chômeurs qui désirent créer leurs projets, précisant que le programme vise à impulser le rôle de la région dans la création de l’emploi des jeunes.