L’Ordre des Experts Comptables de Tunisie (OECT), a mis en garde contre les éventuelles répercussions de certaines mesures incluses dans la loi de Finances 2017, et qui sont de nature à accroître la pression fiscale sur les bons contribuables, alors que les fraudeurs continuent à se dérober au devoir fiscal.
Abderraouf Ghorbel, président de l’OECT a souligné, jeudi, lors d’une séance d’audition tenue par la commission des finances relevant de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), que l’augmentation de la pression fiscale limiterait l’épargne, et impacterait négativement l’investissement, la croissance et l’emploi.
Il a, par ailleurs, estimé que les mesures incluses dans ce projet, influenceraient négativement le pouvoir d’achat de la classe moyenne et enverraient des signaux négatifs aux investisseurs nationaux et étrangers.
Les représentants de l’OECT ont, en outre, avancé un certain nombre de propositions et de révisions, dont le recours à un audit extérieur, global et indépendant des finances publiques.
Ils ont aussi plaidé pour une meilleure gestion de l’argent public, à travers l’adoption des normes internationales de comptabilité publique et pour la rationalisation des dépenses publiques en luttant contre la corruption et en révisant la loi régissant les transactions publiques.
L’OECT a également insisté sur l’importance de consolider le rôle des autorités de contrôle et la nécessité de saisir la justice contre les affaires de fraude fiscale.
Il a aussi proposé le retrait des billets de 50 dinars, sans les remplacer, avec l’ouverture de comptes bancaires pour échanger ces billets, peu utilisés, si ce n’est par le marché parallèle.
Parmi les propositions de l’ OECT, figure également l’accélération de l’assainissement et du remboursement des dettes de l’Etat, mais aussi la vente des biens confisqués avec la fixation d’un ultimatum pour le faire.
Intervenant à l’issue de cette séance d’audition, Mongi Rahoui, président de la commission des finances, a reconnu l’importance des propositions avancées par l’OECT, invitant à les prendre en considération lors de l’examen article par article du projet de la loi des Finances 2017.