Après l’UTICA, l’UGTT, l’ASECTU et bien d’autres organisations, c’est au tour de l’Ordre des experts-comptables de Tunisie (OECT) d’exprimer sa forte appréhension sur le projet de loi de finances 2017. En effet, les experts-comptables viennent de mettre en garde contre les éventuelles répercussions de certaines mesures incluses dans la loi de finances 2017 qui sont, selon eux, de nature à accroître la pression fiscale sur les bons contribuables, alors que les fraudeurs continuent à se dérober de leur devoir fiscal.
Ainsi, Abderraouf Ghorbel, président de l’OECT, lors d’une séance d’audition tenue par la Commission des finances de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), jeudi 3 novembre 2016, a souligné que l’augmentation de la pression fiscale limiterait l’épargne et impacterait négativement l’investissement, la croissance et l’emploi.
Selon lui, les mesures incluses dans ce projet pourraient influencer négativement le pouvoir d’achat de la classe moyenne et enverraient des signaux négatifs aux investisseurs nationaux et étrangers.
Mais les experts-comptables ne se contentent pas de critique la LF 2017 mais avancent un certain nombre de propositions et de révisions, dont le recours à un audit extérieur, global et indépendant des finances publiques.
Ils plaident aussi pour une meilleure gestion de l’argent public, à travers l’adoption des normes internationales de comptabilité publique, et pour la rationalisation des dépenses publiques en luttant contre la corruption et en révisant la loi régissant les transactions publiques.
L’OECT insiste également sur l’importance de consolider le rôle des autorités de contrôle et la nécessité de saisir la justice contre les affaires de fraude fiscale.
Toujours au chapitre des propositions de l’OECT, figure le retrait de la circulation du billet de 50 dinars, sans le remplacer, car il est très peu utilisé dans les transactions quotidiennes, à l’exception du marché parallèle.
Par ailleurs, l’OECT propose l’accélération de l’assainissement et du remboursement des dettes de l’Etat, mais aussi la vente des biens confisqués avec la fixation d’un ultimatum pour le faire.
A l’issue de cette séance d’audition, Mongi Rahoui, président de la Commission des finances, a reconnu l’importance des propositions avancées par l’OECT, invitant à les prendre en considération lors de l’examen, article par article, du projet de la loi des finances 2017.
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