Les députés membres de la Commission des finances de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) ont soulevé la nécessité d’accélérer la mise en place des instances d’investissement prévues par la loi d’investissement, à savoir l’Instance nationale de l’investissement, le Conseil supérieur de l’investissement et le Fonds national de l’investissement.
Lors d’une séance d’audition du ministre du Développement, d’Investissement et de la Coopération internationale, Mohamed El Fadhel Abdelkéfi, sur le budget du ministère, ils se sont étonnés de la non-allocation des fonds nécessaires pour que ces instances entament leurs activités.
La relance de l’investissement privé, l’évaluation des différents programmes de développement régional et la mise en application de la loi sur l’investissement, ont été parmi les principaux sujets abordés.
Les députés se sont également interrogés si le taux de croissance de 2,5% prévu pour l’année prochaine, peut être réalisé, alors que les institutions financières internationales tablent sur une croissance comprise entre 2,8 et 3%.
Ils ont, en outre, plaidé pour la révision de la composition et des fonctions des offices de développement régional, afin de servir les besoins actuels en termes de développement régional.
Le débat a porté sur le plan quinquennal de développement 2016-2020, et sur la possibilité d’y apporter des amendements par le gouvernement actuel, et aussi sur les projets publics en suspens et la nécessité de fixer un calendrier pour leur mise en œuvre, dans les plus brefs délais.
La situation des ouvriers des chantiers a aussi été évoquée, puisque les ressources qui leur sont allouées pour l’année prochaine ont été revues à la baisse de 5 millions de dinars.
Réagissant aux interventions des députés, Mohamed El Fadhel Abdelkéfi a affirmé que le taux de croissance prévu pour 2017 est “un taux réaliste”, soulignant que ce taux a été révisé de 2,3 à 2,5%.
S’agissant des projets publics bloqués, il a mis l’accent sur les efforts fournis par les cadres et agents du ministère, pour atténuer les obstacles, insistant sur la nécessité de l’examen approfondi des projets proposés par certains investisseurs privés, et qui sont parfois défaillants en termes de structure financière et d’efficacité économique.
Au sujet du Plan quinquennal, il a exprimé son étonnement quant à sa non-adoption jusqu’à présent, soulignant que le gouvernement défendra son adoption avant la fin de l’année en cours.
Sur un autre registre, il a fait savoir que son département ne réservera pas de crédits pour les nouvelles instances d’investissement, prévues en vertu de la Loi de l’investissement, soulignant, toutefois, qu’il entend négocier avec la ministre des Finances les crédits nécessaires pour leur création début 2017.
Par ailleurs, Abdelkefi a révélé que le nombre d’ouvriers des chantiers sera réduit de 57.000 actuellement à 55.000, au cours de l’année prochaine, puisque plusieurs d’entre eux seront mis à la retraite, rappelant que ces ouvriers bénéficient de la sécurité sociale depuis le début du mois de mai 2016.
Il a indiqué, dans le même contexte, qu’une base de données dédiée aux ouvriers des chantiers est actuellement en cours d’élaboration.
Il convient de rappeler que le budget du ministère pour l’année 2017 s’élèvera à 534,9 millions de dinars (MDT), soit une baisse de 5,8% par rapport à 2016 (568 MDT). Les dépenses de gestion dudit département seront de l’ordre de 62,3 MDT, alors que ceux dédiés au développement s’élèveront à 472,6 MDT.