Leader de la grande distribution dans la région du Golfe et au Moyen-Orient, le distributeur émirati, Majid Al Futtaim (MAF), franchisé du groupe français Carrefour, s’apprête à mettre en exécution un grand projet touristico-immobilier dans le quartier chic d’Al Bouheira. Selon nos informations, les travaux de réalisation de ce projet, dénommé «la Cité des Congrès», seront entamés au plus tard au second semestre 2017.
Dans le détail, la nouvelle cité sera édifiée sur un terrain de 9 hectares (face à l’actuel Bowling), conformément au cahier des charges en vertu duquel la Société de promotion du lac de Tunis (SPLT) avait vendu le terrain au premier acheteur, le défunt Aziz Miled lequel avait cédé, en 2007, le terrain au groupe Majid Al Futtaim.
Ce projet aura pour composantes: une salle de congrès d’une capacité de 5 mille places, un hôtel haut de gamme de 600 lits et un espace de vie composé de plusieurs locaux à usage commercial et de détente.
Rappelons que le groupe Majid Al Futtaim dispose, à Tunis, depuis 1992, d’une base opérationnelle pour l’Afrique du Nord. Baptisée «Majid Al Futtaim North Africa», la filiale tunisienne du groupe a pour mission d’assurer des «services de conseil, études et assistance dans le domaine du marketing, de la gestion et de l’investissement».
Cette décision du groupe Majid Al Futtaim d’entamer la réalisation de son projet intervient, comme par hasard, après une semaine d’une rencontre qui a eu lieu à Abou Dhabi entre le ministre de l’Equipement, de l’Habitat et de l’Aménagement du territoire, Mohamed Salah Arfaoui, et des investisseurs émiratis, et ce en marge d’une conférence internationale sur la sécurité routière, organisée aux Emirats arabes unis (EAU) (2-3 novembre 2016).
Selon un communiqué du ministère tunisien de l’Equipement, «plusieurs grands hommes d’affaires émiratis ont exprimé leur volonté d’investir en Tunisie et de participer à la Conférence internationale sur l’investissement prévue les 29 et 30 novembre à Tunis».
La Cité des congrès, amorce du déblocage des projets émiratis en stand-by?
Les observateurs des relations d’affaires tuniso-émiratis y voient un signe positif pour le redémarrage de mégaprojets touristico-immobiliers émiratis en stand-by depuis 2008. Parmi ces mégaprojets, deux méritent d’être signalés.
Il s’agit particulièrement du mégaprojet «La Porte de la Méditerranée», une ville d’au moins 250.000 habitants que le groupe émirati Sama Dubaï s’était engagé à édifier depuis 2007, au lac sud de Tunis, voire à l’entrée sud de Tunis sur 1.000 ha, moyennant un investissement à terme de 25 milliards de dollars. Ce projet est, hélas, toujours en stand-by.
Fort heureusement le terrain n’est pas encore cédé à l’investisseur, mais les décideurs tunisiens hésitent entre la tentation de résilier unilatéralement la convention et la solution diplomatique, voire un arrangement à l’amiable avec l’investisseur émirati.
L’autre projet dont on espère également le redémarrage, dans les meilleurs délais, est celui de “Tunis Sports City”. L’homme d’affaires émirati, Boukhater, s’est engagé à le réaliser sur les Berges nord du lac de Tunis.
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Ce complexe représente un investissement estimé à 5 milliards de dollars. Il s’agit d’une grande cité sportive, composée de neuf centres sportifs de formation. Le complexe s’étendra sur 255 hectares. L’investisseur a suspendu les travaux pour renégocier les composantes du projet. Selon nos informations, Boukhater ne serait intéressé que par le lot immobilier.
Pour le lotisseur, la Société de promotion du lac de Tunis (SPLT), le projet Tunis Sports City devrait être mis en œuvre, conformément au plan d’aménagement initial. Néanmoins, selon son directeur général, Mohamed Ridha Trabelsi, il reste ouvert pour négocier tout compromis qui satisferait les intérêts de toutes les parties.
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