Apparemment exaspéré par le discours alarmiste qu’ils tiennent sur les plateaux de télévision à propos de la situation de l’économie du pays qui serait, selon eux, catastrophique et redoutant quelque part le rôle prépondérant qu’ils sont en train de jouer dans l’orientation, à tort ou à raison, de l’opinion publique, le chef du gouvernement, Youssef Chahed a décidé de convoquer plusieurs experts économiques, du moins les plus visibles et virulents d’entre eux, pour les écouter dans le cadre d’une réunion restreinte.
Selon les confessions à la télévision d’un des experts ayant participé à cette rencontre, le chef du gouvernement a fait preuve d’une grande écoute mais aurait été déçu de voir ces experts lui présenter des diagnostics divergents, en dépit de toute la littérature débitée à ce sujet. Ce détail aurait été déterminant pour que le chef du gouvernement doute de l’argumentaire de ces experts. Leur crédibilité a été lourdement affectée. Conséquence: Youssef Chahed les a mis à nu et plus ou moins dégonflé.
Une chose semble sûre, ils ne parleront plus d’économie en crise mais d’économie en difficulté. Ils n’auront plus à comparer, à la-va-vite, la Tunisie à la Grèce. Ils n’auront plus à brandir la solution d’un nouveau “Plan d’ajustement structurel“ (PAS) ou encore d’un “Plan d’austérité“ pour sauver le pays.
Le PAS de 1986 avait été décidé parce que le pays était à trois jours d’importation. Aujourd’hui, il est à trois mois et demi avec en prime une transition démocratique réussie, des institutions républicaines indépendantes et des groupes privés puissants capables d’impulser l’investissement à tout moment (Bayahi, Poulina, Mabrouk, Chaieb, Bousbia…).
En 1986, le public représentait 60% de l’économie du pays contre 40% actuellement.
ABS