Développer la culture des légumineuses permettrait de favoriser une rotation des cultures bénéfique aux sols et de développer la consommation alimentaire de protéines végétales, que contiennent, en grandes quantités, ces variétés, c’est ce qui ressort d’une conférence organisée, vendredi, à la Cité des Sciences, sur l’intérêt agro-écologique des légumineuses.
Le professeur Mohamed Kharrat, spécialiste en amélioration génétique des légumineuses alimentaires et chef du Laboratoire des grandes cultures à l’Institut national de recherche agronomique de Tunis (INRAT), a mis l’accent, dans sa conférence, sur le rôle joué par les légumineuses, dans la fixation de l’Azote Atmosphérique, facteur déterminant dans l’amélioration du rendement et de la qualité des cultures.
Pour une meilleure qualité et un meilleur rendement des sols et des cultures, Kharrat invite à développer la culture des légumineuses, en favorisant une approche agro-écologique basée sur l’alternance des cultures.
Les légumineuses permettent aussi, selon lui, de se débarrasser de plusieurs adventices graminées (mauvaises herbes) difficiles à combattre et infestant les champs de céréales (brome, ray gras, …) et d’assainir le sol en assurant la rupture du cycle de pathogènes. Elles ont généralement un besoin faible en eau et un faible bilan carbonique.
Développer la culture des légumineuses revient aussi à développer la consommation alimentaire en protéines, ” les graines de légumineuses sont très riches en protéines (2 à 4 fois plus riches que les blés et les orges), certaines sont aussi riches en lipides (soja, arachide, …).
Elles constituent un complément idéal des céréales (riche en Lysine qui est un acide aminé riche en minéraux et qui est déficient dans les céréales)”, précise-t-il encore.
Kharrat a, au final, souligné la nécessité d’accorder plus d’importance à la culture des légumineuses ” Toute l’attention, en Tunisie, est portée aux grandes cultures, l’orge et le blé spécifiquement. Les surfaces destinées à la culture des légumineuses sont à peine 70 mille hectares qui permettent de produire, annuellement, 60 mille tonnes de légumineuses. Une quantité qui reste en deçà des besoins du pays, contraint d’importer certaines variétés de légumineuses, et notamment les pois chiches, les lentilles et les haricots. Le développement de la culture des légumineuses nécessite, d’abord, un développement de la conscience quant à leur apport nutritif et à leur valeur ajoutée dans l’agriculture “.