“Le secteur agricole en Tunisie devrait être au centre du modèle de développement”, pense le ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, Samir Bettaieb, regrettant que le budget de son département soit en deçà des aspirations du ministère.
Lors d’une séance d’audition par la Commission de l’agriculture, de la sécurité alimentaire, du commerce et des services annexes, consacrée à l’examen du projet du ministère pour l’exercice 2017, Bettaieb a souligné l’impératif de mettre en place une réforme structurelle du ministère. L’organisation actuelle ne correspond plus aux exigences du secteur, a-t-il déclaré, évoquant l’absence d’une direction générale des relations internationales et d’une direction chargée de l’exportation agricole.
Il a aussi précisé que la plupart des commissariats régionaux au développement agricole (CRDA) ne sont plus capables de répondre aux exigences agricoles croissantes. Il a proposé, à cet effet, la création de commissariats régionaux spécifiques à la pêche et aux forêts.
Revenant sur le problème de pénurie d’eau potable, le ministre a évoqué une exploitation anarchique des ressources en eau. Il a précisé, à ce sujet, que 11 mille puits anarchiques ont été recensés dont 7 mille situés dans le gouvernorat de Kébili, mettant en garde contre les exploitations abusives des nappes d’eau en Tunisie.
Il a évoqué le vieillissement dans le secteur agricole avec une moyenne d’âge de 60 ans pour l’agriculteur, faisant état de la prédisposition du ministère à œuvrer pour rajeunir le secteur en encourageant les les jeunes à entreprendre les projets agricoles.
Le budget du ministère de l’Agriculture atteindra, au cours de l’année 2017, 1,343 milliard de dinars contre 1,243 milliard de dinars en 2016, soit une hausse de 8,1%. Les dépenses de développement ont évolué de 17,3% contre la baisse du budget de gestion de 3,3%.
Les interventions des députés ont porté sur la détérioration “inquiétante” de la situation des ressources hydrauliques, appelant à soumettre le projet du code des eaux à l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP).
Les députés ont aussi discuté de l’endettement des agriculteurs, s’interrogeant sur l’absence de mesures relatives au secteur agricole dans le projet de budget de finances, à l’exception des articles 68 et 69 relatifs au prolongement des anciennes mesures.
Ils ont qualifié de “faible” le budget destiné à la recherche scientifique agricole, un budget estimé à 152 MDT.