A l’Assemblée des représentants du peuple, les avis des députés étaient partagés sur la déclaration du gouvernement, présentée, vendredi 18 novembre, par le chef du gouvernement, Youssef Chahed, au cours de la plénière consacrée à l’examen du projet de budget de l’Etat pour 2017.
Certains considèrent que la conjoncture actuelle ne permet pas de pressions supplémentaires sur le budget et les finances publiques de l’Etat, et que d’importantes réformes doivent être déployées, alors que d’autres estiment que la déclaration du gouvernement défend les mêmes choix, à l’origine de l’aggravation de la crise.
Fadhel Omrane, député de Nidaa Tounes, a qualifié de “clair et franc” le discours du chef du gouvernement où il appelle les citoyens à saisir la gravité de la situation étant donné que le budget de l’Etat ne supporterait pas la charge des majorations salariales pour absence de ressources.
Selon lui, la déclaration du gouvernement a aussi invité l’Union générale tunisienne du travail, les organisations nationales et les syndicats à faire preuve de compréhension face à la conjoncture difficile de la Tunisie.
Pour sa part, Slim Besbes, député d’Ennahdha, a estimé que le discours du chef du gouvernement était dans son ensemble “positif”, ajoutant que Youssef Chahed a mis l’accent sur les défis de l’étape qui nécessitent d’entreprendre des réformes urgentes pouvant conduire à une politique d’austérité.
Ces réformes ont mis en confrontation le gouvernement et la centrale syndicale, a-t-il rappelé, précisant que les réformes en temps de crise exigent de l’audace et du courage. Elles doivent également être prises dans le cadre d’une approche participative afin d’éviter toute confrontation, a-t-il estimé.
Zied Lakhdhar, député du Front national, a estimé que le gouvernement Chahed continue de défendre les mêmes orientations que le Front n’a cessé de critiquer et qu’il considère “responsables de la crise actuelle que traverse le pays”.
Il a relevé que “le courage politique” dont parle Youssef Chahed dans son discours réside plutôt dans la dénonciation des pilleurs des deniers publics, des évadés fiscaux et les gros trafiquants ainsi que la révélation des foyers de corruption et les dysfonctionnements au sein de l’administration tunisienne.
De son côté, Zouhair Maghzaoui, député du mouvement Echaab, a indiqué que le discours du chef du gouvernement est un discours qui comporte beaucoup de généralités et ne répond pas aux questions de l’heure.
La députée Rym Mahjoub (Afek Tounes) a estimé que le discours de Youssef Chahed a brossé un tableau de la situation générale et économique du pays, sans fournir suffisamment de données chiffrées.
Le chef du gouvernement, a-t-elle ajouté, a parlé d’un certain nombre réformes sans tenir compte du travail de la commission des finances et du rejet de certains articles ainsi que des différends encore en suspens à propos d’autres articles.