Le secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), Hassine Abassi, a fait porter au gouvernement de Youssef Chahed la responsabilité d’éventuelles “conséquences fâcheuses” qui pourraient résulter du renoncement aux engagements précédents au sujet du versement des majorations salariales au titre de 2017.
Abassi, qui présidait lundi 21 novembre à Enfidha (gouvernorat de Sousse) un rassemblement ouvrier à l’occasion de la commémoration du 66e anniversaire des événements du 21 novembre 1950 d’Enfidha, a souligné que la décision -qu’il a qualifiée d'”injustifiée” du gouvernement de revenir sur les engagements précédents du gouvernement qui ont été publiés au Journal officiel de la République Tunisienne (JORT)- pourrait perturber la stabilité sociale, nuire à la crédibilité du dialogue entre les partenaires sociaux et altérer la confiance entre eux.
D’abord un système fiscal juste et équitable…
Cependant, le responsable syndical a affirmé que la commission administrative de l’UGTT, prévue jeudi 24 novembre, est la seule habilitée à décider une grève générale et à fixer sa date.
“Il est inadmissible, a-t-il dit, que les salariés qui s’acquittent, régulièrement, de leur devoir fiscal assument les répercussions des difficultés financières de l’Etat”, appelant à l’élaboration d’un système fiscal juste et équitable avant de demander aux salariés de faire des sacrifices.
Abassi a appelé à promulguer des lois dissuasives pour lutter contre l’évasion fiscale, à renforcer le contrôle douanier aux frontières et à saisir les biens des contrebandiers, appelant le gouvernement à faire preuve d’une réelle volonté de lutter contre la corruption, la contrebande et l’évasion fiscale, et ce en commençant par recouvrer ses dettes colossales auprès des sociétés et entreprises fuyant l’impôt.
Préserver les droits des employés de la STIP…
Concernant l’affaire de la Société tunisienne des industries de pneumatiques (STIP) de Msaken, le secrétaire général de l’UGTT a indiqué que des efforts sont, actuellement, déployés pour permettre à cette société de poursuivre son activité normalement, faisant savoir qu’il a été convenu avec le gouvernement de préserver les droits et les acquis des travailleurs de l’entreprise.
Abassi est revenu sur les événements du 21 novembre 1950 d’Enfidha qui avaient fait cinq morts dont une femme et une soixantaine de blessés suite à des affrontements entre les autorités coloniales et des ouvriers et ouvrières de fermes agricoles de cette localité qui ont voulu protester contre les conditions d’exploitation maximale qu’ils subissaient.
Une cérémonie a été organisée, à cette occasion, au carré des martyrs à Enfidha au cours de laquelle des syndicalistes et habitants de la région se sont recueillis à la mémoire des victimes de ces événements.