«Il faut sauver le soldat Ryan» (Saving Private Rayan), c’est le nom du film de guerre américain réalisé par Steven Spielberg et sorti dans les salles en 1998. Par contre, pourriez-vous deviner qui a titré ceci: “Il faut sauver le soldat Chahed, dernière chance pour la Tunisie“? Non sans doute. C’est le titre d’un blog du Time d’Israël -oui, vous avez bien lu “Time of Israel“, signé Pierre Olivier Aribaud.
Il y est notamment écrit: «Le Premier ministre Tunisien Mr Youssef Chahed s’est récemment rendu en France. Il a rencontré les plus importants dirigeants politiques et économiques du Pays… La Tunisie est la frontière méditerranéenne la plus importante en termes de sécurité et de lutte contre Daech. Mais il y a pire: la situation économique en Tunisie est tendue –le secteur touristique est gravement sinistré, la chute vertigineuse du dinar fragilise le commerce extérieur, le chômage des jeunes atteint des proportions tout à fait dramatiques, l’inflation rend la vie des Tunisiens extrêmement difficile, les impayés de factures d’électricité et d’eau et les coupures qui les accompagnent rendent le quotidien des Tunisiens de plus en plus pénible»…
Et le journal de poursuivre: «… C’est à l’aune de cet état de fait qu’il faut prendre en compte la visite et les demandes de Mr Chahed. Celui-ci fait des efforts tout à fait louables pour lutter contre la corruption. Il a également acté des projets de diminution du nombre des fonctionnaires dans les prochaines années».
On lit aussi : «…L’arrivée au pouvoir en Angleterre, aux USA et peut-être en France bientôt de majorités très à droite, ayant inscrit au fronton de leur projet le rejet de l’immigration, le rétablissement de la double peine, les expulsions massives, le durcissement des conditions d’octroi des titres de voyage et de séjour, verrouille encore un peu plus la situation».
De ce fait, le journaliste souligne: «C’est pour cela qu’il faut aider Mr Chahed. Il est sans doute la dernière chance de la Tunisie. Formé à “la française“, il est imbibé de notre culture, il est un interlocuteur crédible, courageux et n’est pas concerné par les luttes intestines partisanes des vieux dinosaures de la politique tunisienne. S’il obtient l’aide massive dont la Tunisie a besoin pour faire face à tous ces défis, c’est également l’Europe qui s’y retrouvera».
«De la protection plus efficace des frontières, à la criminalisation des “passeurs“ de bateaux de migrants, en passant par le soutien à la consommation et la lutte contre la corruption massive, tout est lié. Un pays ou un douanier s’achète avec 100 dt n’est pas un pays sûr. Un pays ou un policier avec 40 dt peut vous créer une procédure de toutes pièces, n’est pas rassurant pour les investisseurs ou pour les citoyens. Un pays ou un passeur de “migrants“ peut envoyer à Lampedusa des milliers de candidats à “l’eldorado européen“ sans risquer autre chose que 6 mois voire 2 ans de prison, et quand bien même il y aurait des morts et il y en a toujours, n’est pas un pays sûr et fiable».
Voici la conclusion, amère pour nous, du journal: «Seuls les Arabes du Maghreb ne peuvent nourrir aucun espoir. La mondialisation de l’économie, du savoir de la culture et des médias est sans retour possible. Quoi qu’en disent les partisans du retour à l’ordre ancien. C’est ensemble que ça se joue et c’est pour cela qu’il faut aider Mr Chahed».